Défaite 4 à 1

Cauet me fait chier.

J'étais encore au bureau vers 19h45 vendredi soir quand mon portable sonne. Je n'étais pas encore vraiment décidé à aller à Conflans, me cailler le cul devant une équipe VDQS a priori maigrichonne et un adversaire qui nous avait mis 8 essais à 2 la saison dernière. C'était Cauet qui me dit : "Je suis arrivé trop tard au stade du Parc, ils étaient déjà tous partis. Je n'ai pas de voiture pour y aller. Est-ce que tu y vas et si oui est-ce que tu peux m'emmener ?". Avec mon tempérament serviable ( ! ), comment dire non ? Bref, on y va ensemble.

Y a des impulsifs qui téléphonent, d'autres qui se déplacent.

Mais ce n'est pas pour ça qu'il me fait chier car, comme vous le verrez ci-après, le match et la soirée furent finalement pas mal du tout.

Il me fait chier parce qu'après la soirée, il faut le ramener chez lui. Et qu'il habite à côté du stade du Parc. Et que le club-house est toujours allumé quand on revient le vendredi soir même tard, avec les seniors qui refont le monde au Picon-bière (C'est curieux chez les marins ce besoin de faire des phrases). Et qu'on ne peut pas s'empêcher de passer leur dire bonsoir. Et donc de boire quelques bières, avec leurs jeux à la con (si tu es surpris à boire de la main avec laquelle tu écris, tu dois faire cul sec), qui s'ajoutent à ce qu'on a bu chez nos hôtes du jour. Et donc finalement de rentrer chez moi à 2h30 à moitié pété ! Tout ça de la faute à Cauet !!!

Avec lui, j'me prépare des nuits blanches, des migraines, des "nervous breakdown" comme on dit de nos jours.

 

Mais revenons au match.

Ca s'annonçait mal, par un froid de saison, pour un déplacement "lointain" (25 km !), chez un adversaire a priori redoutable (on avait pris 8-2 la saison dernière) et avec une équipe VDQS qui semblaient avoir du mal à aligner 15 joueurs.

Mais finalement, par un prompt renfort, nous nous vîmes 19 joueurs en arrivant au port, tant à nous voir marcher avec un tel visage les plus épouvantés reprenaient du courage. Je m'égare !

18 VDQS habituels + 1 pote à Fred (Jean-Do), le tout coachés par Manu, et pas mal de supporters : Stéphane, Papy, Cauet, votre serviteur.

Par rapport à la saison dernière, l'équipe adverse était peut-être un peu moins jeune et un peu moins pléthorique, mais ils étaient quand même 25 joueurs, avec pas mal de jeunes de moins de 35 ans. Et surtout, elle est dans une logique de réel rugby compétition, avec échauffement et préparation rigoureux, un coach qui se croit en charge d'une équipe de top 14, un engagement très sérieux au point qu'une engueulade spectaculaire a eu lieu entre leur coach et un joueur quand il a dû sortir pour faire jouer tout le monde. A se demander pourquoi ils évoluent en folklo un vendredi soir et pas en championnat le dimanche après-midi...

Il faudrait les envoyer au terminus des prétentieux.

Malgré tout cela, à l'inverse de ses (mauvaises) habitudes, la VDQS a fait une entame de match remarquable. Les 20 premières minutes du match se sont déroulées dans le camp de Conflans. Mais malheureusement, ce fût trop stérile avec un seul essai à la clé. Et cet avantage fût rapidement annulé après le renvoi qui a suivi, une faute de hors-jeu de la VDQS et une pénalité rapidement jouée face à des VDQS lents à se replacer, ramenant les deux équipes à égalité. Hélas, avant la mi-temps, Thibault qui se dépensait comme d'habitude sans compter a dû quitter le terrain victime d'une contracture dans le haut d'une cuisse.

A noter que le match était passablement engagé, surtout devant et que Laurent avait "gagné" un carton jaune avec un adversaire pour explication trop rapprochée.

Faut reconnaître, c'est du brutal.

Après la mi-temps, le match repris sur le même tempo mais les VDQS commençaient à fatiguer face aux adversaires qui avaient pas mal tourner. Pour couronner le tout, Christophe (Dayre) qui avait pris le poste de centre faute de combattant, a dû quitter le jeu sur un "incident" : il a été victime d'une plaquage très haut, disons plutôt une cravate au visage, et dans un réflexe digne du personnage, il a mis une poire à son agresseur qu'on a entendu claquer de la touche ! Le joueur en question s'est retrouvé avec le nez explosé qui pissait le sang. Les deux antagonistes se sont donc trouvés obligés de quitter le terrain.

Christophe, quand on lui en fait trop, il correctionne plus, il dynamise, il disperse, il ventile !

Déjà handicapé par l'absence de nos centres habituels, suivie de la blessure de Thibault et de la sortie de Christophe, la VDQS s'est retrouvée au centre avec deux ¾ aile pas habitués à la défense à ce poste.

Malgré le courage de la VDQS, les adverses en profitent pour marquer 3 essais et remporter donc ce match sur un score de 4 à 1, sévère pour la VDQS qui s'est montrée solidaire et courageuse, mais trop limitée dans son effectif et donc trop affaiblie à certains postes, au centre en particulier.

Le match terminé, les supporters se sont vite réchauffés au club-house pendant que les joueurs étaient aux vestiaires. On a eu une petite inquiétude en voyant le joueur victime de Christophe tourner comme un ours devant le club-house attendant visiblement celui qui lui avait mis un bourre-pif en pleine paix. On s'est dit " mais il connait pas Raoul, ce mec » et qu'il risquait d'être surpris par une ordonnance, et une sévère.

On pensait, les cons, ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnaît. Mais finalement, il est parti avec sa rogne et son pif en vrac avant que les vestiaires ne se vident.

On a donc pu attaquer sereinement les whisky-coca et bières proposés par nos hôtes, par ailleurs très sympathiques et bons vivants. Bizarrement, on n'y pas trouvé de goût de pomme ni de betterave.

On est ensuite passé à table pour un repas basique de bon aloi : pâté, poulet forestière accompagné de pâtes, brie, crème Mont Blanc avec quatre-quarts. Le tout poussé par un rouge qui n'était ni du Beaujolais ni Nouveau, mais qui rappelait cette espèce de drôlerie qu'on buvait dans une petite tôle de Biên Hoa pas très loin de Saïgon.

Je ne sais plus lequel des VDQS m'a dit qu'il connaissait une Polonaise qui en prenait au petit déjeuner. Il faut quand même admettre, c'est plutôt une boisson d'hommes.

Pour la suite de la soirée, après le départ de Conflans, voir le début du compte-rendu !

 

Un grand merci et un hommage à Georges Lautner, mort le jour du match, et à son complice Michel Audiard.

 

A noter :

  • On a quand même réussi à avoir 18 VDQS pour ce match, ce qui est encourageant même si c'est insuffisant. Il faut aussi reconnaître qu'on a pas mal de blessés.
  • Le pote de Fred, Jean-Do, nous a notoirement aidés. Il a fait tout le match à la mêlée, en courant de partout. Et ce tout en étant basque et en ayant 55 ans. Incroyable ! Une leçon pour Xabi et Koxe. Il revient quand il veut.
  • Je crois que Manu a une idée derrière la tête du style on va tenir compte des mecs qui font l'effort pour les matchs à l'extérieur lors des prochaines rencontres. Pas de chance, cette saison presque tous nos matchs sont à l'extérieur à cause de ce putain de terrain qu'on aura à la Trinité.
  • Cauet sur une touche, c'est juste de la folie. Il a hurlé tout le match, couvrant à lui tout seul toutes les tentatives d'encouragements des adversaires. Vivement qu'il rejoue !
  • Jean-Do a malheureusement perdu son portefeuille hier soir. Si quelqu'un a des informations là-dessus, me contacter.
  • Remarque entendue sur la touche : le joueur avec le nez en vrac était sur la touche après sa sortie du terrain. Il essayait de se dégager les voies nasales avec de l'eau et en soufflant par le nez. Ce qui a fait dire à un VDQS bien intentionné : quand Serge le lama pas content, lui toujours faire ça.
  • J'ai noté avec mélancolie l'absence totale des VDQS Canal Historique. S'il n'en reste qu'un !