Plus de 20 joueurs et de nombreux spectateurs pour supporter ce premier déplacement nocturne. A noter la non présence de Stéphane G. qui, blessé, n'a surement pas voulu venir nous supporter par crainte de prendre 3 points supplémentaires sur son permis !
Une première aussi que d'évoluer sur un synthétique, notre seul match VDQS sur ce genre de surface avait été lors de notre déplacement à Rome. Nous voilà donc armés de moulés et conscients dans notre mémoire collective que l'affrontement de l'année dernière s'était terminé par un score à notre désavantage. Un gros morceau donc ! La rencontre débuta d'une manière catastrophique, les VDQS ressemblant à des paysans Lyciens rendus inoffensifs par la métamorphose que leur a fait subir Latone. Pour reprendre une interjection déposée à l'INPI : non mais allo Côa ! T'es VDQS et tu coasses pas trois pattes à un canard ? Ce n'est pas joli ! Nos adversaires très bien organisés enchaînaient pénétrations d'avant, points de fixations sur le 10, bref un travail de rouleau compresseur. Avec de l'envie. Ce qui apporta en quelques minutes le premier essai d'avant des Vieux Crampons. Puis un peu plus tard sur une progression de plus de 20 mètres desdits avants un deuxième (d'avant, encore) . Enfin, un peu avant la mi-temps, sur une touche à 5 m un troisième (d'avant, toujours). Coté VDQS, il eut ! euhh, enfin ! , bon, on ne s'étend pas plus sur cette première mi-temps. On se serait cru dans l'Expiation : « On était vaincu par sa conquête. Pour la première fois l'aigle baissait la tête. Sombres jours ! ( ! ) On ne connaissait plus les chefs ni le drapeau. Hier la grande armée, et maintenant troupeau. On ne distinguait plus les ailes ni le centre.( ! ) »
Si ce n'est une remarque d'un joueur de Versailles à l'attention de notre président qui officiait à la touche et qui, après un long coup de pied en touche se dirigeait à son rythme vers le point de sortie du ballon mais, oh scandale, n'avait pas levé le bras ! On lui pardonnera car le pauvre bougre ne savait pas à qui il parlait.
Le changement de camp.
Au coup de sifflet marquant la fin de la première partie de notre opposition, nous nous dirigeâmes vers le point d'eau récupérateur. Mais là, que nenni ! Notre capitaine de soirée (du match, pas celui qui ne boit pas) Thibaut nous priva d'eau et entreprit de nous initier à un rite dont il a le secret. Il nous fit mettre deux par deux (pour une fois sans importance de gabarit) et nous pria de nous botter réciproquement le cul : « mettez vous un coup de pied au cul, c'est tout ce que vous méritez ! » N'ayant pas Latone pour nous protéger de ce vil personnage nous empêchant d'accéder à l'eau salvatrice, nous obtempérâmes. Puis une remontée de bretelles en règles durant nos rafraichissements aquatiques, et des changements tactiques avec nos jokers (normalement on appelle cela des remplaçants mais dans la situation présente, en extérieur et de nuit, c'étaient de véritables jokers que la providence nous avait donné).
Et ce fut une équipe de quinze VDQS morts de faim qui aurait pu être décrite par Ovide, dans ses métamorphoses : « (...) Elle cherchait la Faim : elle la vit dans un champ pierreux, d'où elle s'efforçait d'arracher, des ongles et des dents, de rares brins d'herbe. Ses cheveux étaient hirsutes, ses yeux caves, sa face livide, ses lèvres grises et gâtées, ses dents rugueuses de tartre. Sa peau sèche aurait laissé voir ses entrailles ; des os décharnés perçaient sous la courbe des reins. Du ventre, rien que la place ; les genoux faisaient une saillie ronde énorme, et les talons s'allongeaient, difformes, sans mesure... » . La suite nous confirma cette résurrection. Vaillant devant, muselant nos adversaires, les VDQS commencèrent à imposer leur jeu. Et l'alternance entre avants et trois-quarts fit merveille, on eut du plaisir à voir cette équipe transfigurée ! Ce qui lui valut de marquer par deux fois avec un bel équilibre des moyens, par un essai d'avant et un essai d'ailier.
La VDQS avait relevé le défi et c'est dans un noir complet que les deux équipes rejoignirent les vestiaires. Et oui, à Versailles, ils ont aussi une minuterie qui éteint automatiquement l'éclairage à 22h !
S'en suivit une troisième mi-temps où nos hôtes nous gratifièrent d'un bon repas et nous vainquîmes au match des paillardes, déroulant notre répertoire plus aisément que notre jeu en première mi-temps.
A noter :
La présence de nombreux VDQS blessés sur la touche, dont les encouragements ont fait du bien au joueurs.
Un très bon arbitrage VDQS, par Charles en première mi-temps et par Fréderic en deuxième.
Un coup de mou de Maloménisque quasi KO, miraculeusement guéri pas un bisou de son cousin.
La présence sur le terrain de la famille des suidés avec le père et le fils. Tout le monde aura reconnu Vincent Glier et son fiston qui se vit affubler le subtil surnom de Marc Assin, et si je ne m'abuse planta notre deuxième essai. La proximité d'un bois le long d'une touche fit une fois dévier la trajectoire de Vincent Glier, celui-ci ayant sans doute senti l'effluve de glands appétissants de l'autre coté de la main courante.
Enfin La VDQS est une vraie grande famille. Je vous dis cela parce que notre ami Corletto, dont la blessure au doigt est en train de se remettre, vit en ce moment une autre épreuve personnelle très difficile qui nous a été relatée par Christian. Et cela risque de nous priver de sa présence pendant un certain temps. Je me permets d'être la voix des VDQS pour t'assurer de toute notre affection.