Etre VDQS, c'est porter une appellation contrôlée et en tant que tel, c'est respecter des critères sévères de certification !
D'abord, il faut s'inscrire dans un patrimoine et un héritage.
La VDQS existe depuis plus de 20 ans. Elle a eu des débuts hésitants, avec un mélange de joueurs seniors du RAC Rugby encore en activité et de récents retraités, très peu de matchs par saison et une autogestion sympathique.
Le compteur tournant, elle s'est ensuite étoffée avec des joueurs qui s'investissaient moins en compétition régulière et plus en vétéran, et avec un coach en la personne de Philou qui lui a donné une nouvelle dimension.
Elle a franchi une autre étape avec la mise en place d'une équipe pour succéder à Philou en 1997. Finalement elle est devenue ce qu'elle est aujourd'hui avec la création de l'association loi 1901 "VDQS" en 2001, avec son propre bureau et sa gestion indépendante du RAC Rugby.
En 2008, il y a dans l'équipe VDQS de nombreux joueurs qui sont là depuis le début de cette aventure. Y compris au tout début quand nous avons choisi notre nom et que nous hésitions entre VRAC (Vieux du RAC) et VDQS (Vieux Déglingués de Qualité Supérieure). Le choix de la deuxième option a pris toute sa saveur - si j'ose dire - quand Philou eut l'idée géniale des maillots VDQS avec le 12°5 dans le dos !
Ensuite, pour être VDQS, il faut respecter un état d'esprit. C'est basiquement les valeurs du rugby avec le curseur poussé vers l'amitié et la convivialité. Les valeurs du rugby sont ce que nous partageons tous depuis des années autour d'un ballon ovale et d'un pré : le jeu, la passion, le combat, la tension, la solidarité, la joie, le sacrifice, le partage, la souffrance, la discipline, le respect, etc... On s'y fait plaisir, on oublie tout le reste, on est dans une parenthèse d'une autre époque, d'un autre monde, d'un autre goût. En rupture avec le monde d'aujourd'hui, on ré-apprend que tout seul on est rien et qu'on doit et peut compter sur les autres pour atteindre notre but. Le pilier qui se défonce sur la mêlée - alors qu'il va toucher 3 fois le ballon dans la partie - pour qu'à l'autre bout du terrain son 3/4 aile marque en débordement, c'est le summum du sport collectif. Ce sont ces valeurs qui sont le ciment de la VDQS.
Mais il y a bien sûr plus. Le partage des valeurs de combat collectif fait que le rugby est un sport qui rapproche les hommes comme aucun autre. On partage la souffrance collectivement et on se bat en équipe (parfois dans tous les sens du terme... ). Et cela soude et donne une philosophie spéciale aux rugbymen. C'est de là que vient la solidarité et la convivialité qui nous rapprochent, c'est de là que vient cet humour parfois cynique vis à vis des choses de la vie (et de la mort... ), c'est de là que vient ce plaisir à partager des moments de fête et de déconne, de blagues pourries et de chansons paillardes. Et être VDQS, c'est vivre cet aspect du rugby à fond.
Bien sûr, on aime tous le jeu. Bien sûr, on a encore pour beaucoup cette boule à l'estomac si particulière avant le coup d'envoi, bien sûr on aime s'imposer face à l'adversaire, voire lui mettre un bon tampon, bien sûr qu'on aime réussir une percée, un beau groupé pénétrant, un feinte de passe (clin d'oeil... ). Mais on aime aussi et surtout être ensemble, sur le terrain et après.
Je revois Koxé s'adressant à des candidats voulant rejoindre la VDQS et leur disant agressivement : " Attention ! Etre VDQS, ce n'est pas juste venir jouer au rugby et s'en aller, c'est rester manger après les matchs !". Tout est résumé en une phrase !
- Etre VDQS, c'est avoir à 40 ans, à 50 ans et plus pour plusieurs d'entre nous, les mêmes joies, les mêmes copains, les mêmes déconnes, qu'à 20 ans.
- Etre VDQS, c'est quels que soient le statut social et les responsabilités professionnelles des uns et des autres, de boire ensemble le vin du cubi en chantant la fille du bédouin.
- Etre VDQS, comme l'a dit un jour Papy, c'est avoir la joie à plus de 50 ans de voir la police arriver pour nous demander d'arrêter de chanter après 23h dans un restaurant.
- Etre VDQS, c'est se faire mettre minable par les vannes des autres, en live ou par mail, et d'en rire avec eux.
- Finalement, être VDQS participe à réussir sa vie, si on considère que pour cela il faut mûrir en restant fidèle à ses valeurs fondamentales !
- Enfin, être VDQS, c'est faire partie d'une communauté de gens qui s'apprécient et qui se soutiennent. C'est tous souffrir quand Barba a botté en touche pour de bon (seul VDQS à ce jour à l'avoir fait), c'est continuer à venir quand la blessure ou la maladie t'empêche de continuer à jouer, c'est être solidaire quand un autre VDQS est dans la peine.
- Bref, être VDQS, c'est loin d'être simplement "être un joueur de rugby".
- Et être VDQS, c'est bon !
Cette saison 2007-2008, l'effectif VDQS a atteint un record avec presque 50 inscrits. Je me plais à y voir le fait que de plus en plus de monde partage cette analyse et trouve dans la VDQS la soupape, la fracture temporelle, qui leur permet de partager ces valeurs et d'être mieux armés pour faire face à la vie.
Pourvou que ça doure !
Christian Dupraz
(octobre 2008)