Hervé Eche (13/08/1973 - 13/05/2017)

VDQS pour toujours !

Hervé était énervant. Quand on voyait dans les vestiaires ses tablettes de chocolat et qu’on se comparaît à lui, on se sentait comme De Funès sous la douche dans Le Corniaud.

Hervé était énervant. Quand il accélérait sur le terrain et qu’on n’arrivait pas à le suivre, bien sûr on disait que c’était l’âge mais pas que…

Hervé était énervant. Il avait un accent rocailleux venu de contrées qui fleurent le foie gras, le cassoulet et le vin qui a du corps, et c’était alors agaçant d’être à Paris.

Hervé était énervant. Il était toujours de bonne humeur, avec son rire permanent, même quand on avait perdu un match et avant que la bière ne nous redonne le sourire.

Hervé était énervant. Il était bavard comme une pie et avait toujours une anecdote à raconter ou une connerie à dire.

Hervé était énervant. Quand on est allés à quatre d’Axens en Irlande il y a quelques années et qu’on a fait l’Irish challenge en se tapant une Guinness dans tous les pubs rencontrés entre le centre de Dublin où on avait dîné et notre B&B, il était passé aux demi-pintes à mi-parcours. Petit joueur mais plus frais que nous le lendemain.

Hervé était énervant. Il participait aux challenges des entreprises avec Axens et restait à la troisième mi-temps, parfois en famille, alors qu’il n’a jamais vraiment retenu les paillardes.

Hervé était énervant. Il avait une femme d’une extrême gentillesse et deux enfants adorables qui l’accompagnaient parfois au stade.

Hervé était énervant. Il mettait des mitaines pour jouer au rugby mais laissait parfois en route des ballons faciles.

Hervé était énervant. Il n’avait que des amis et disait rarement du mal des autres, même quand ceux-ci n’étaient pas là…

Hervé était énervant. Il était dans son boulot chez Axens comme au rugby, toujours cette espèce de tourbillon de vie et d’énergie, une boule de bonne humeur communicative.

Hervé était énervant. Il tenait parfois à une espèce de barbe qui ne ressemblait pas à grand-chose.

Hervé était énervant. Il était sur le terrain capable de fulgurances mais aussi de cagades désespérantes.

 

Hervé est définitivement énervant. Il nous a quittés un samedi de mai 2017 sans avertissement à l’aube de ses 44 ans. La crise cardiaque qui l’a emporté laisse un vide glacial dans les cœurs de tous ceux qui l’ont côtoyé, à commencer bien sûr par sa famille que nous soutenons de toute notre affection.

Il est parti alors qu’il participait à ce qu’il aimait, à savoir un moment festif avec des copains pour un enterrement de vie de garçon. Enterrement…

Mais c’est vraiment énervant. Et ce mot « énervant » n’a pour but que de cacher la terrible peine que nous fait ce départ et le manque qui va mettre si longtemps à disparaître.

Il y a quelques années, quand il est revenu travailler sur mes conseils chez Axens, après une incartade extérieure de courte durée, il avait répondu à la DRH qui lui demandait s’il ne risquait pas de quitter à nouveau la société : « Oh non, je ne ferai jamais ça à Christian ! ». Il aurait mieux fait de dire cela samedi dernier à la faucheuse avant de quitter la scène.

Hervé est le deuxième VDQS à prendre un carton rouge entraînant la sortie définitive et sans appel du terrain. Bien sûr, on peut dire que c’est la vie mais là en l’occurrence la camarde a été bien aveugle et injuste. Hervé aurait fait un si bon XO !

 

Combien de temps son rire et son accent vont résonner dans nos oreilles ? 

 

Christian Dupraz
Président VDQS
Le 19 mai 2017