PRÉAMBULE

Comme l’a remarqué Fred Noaro à l’issue du match de vendredi, j’avais la mine fermée et une sérieuse colère en moi : je n’avais guère le cœur à écrire un CR cette semaine craignant de voir un ami cher quitter les VDQS. N’ayant pas pu jouer, étant par ailleurs un joueur moyen et un élève médiocre en matière de règles rugbystiques, je ne me voyais aucune légitimité à commenter l’incident de la soirée. Fred à soutenu le contraire et m’a harcelé pour que je fasse mon travail, mes devoirs. Le Bac de philo tombant à pic, je me suis donc permis ici et là d’apporter quelques critiques afin que nous redevenions un peu plus prévenants les uns envers les autres et que notre autorité collective, notre complicité fraternelle et notre altruisme redonnent un sens à nos retrouvailles hebdomadaires. Maintenant rassurez-vous, il y a essentiellement de grosses conneries dans ce CR.

BAC DE PHILOSOPHIE VDQS

Le samedi 9 juin était organisé par notre fidèle Sebban de touche, un Bac blanc de philosophie VDQS avec les Ostéopathes. L’épreuve intitulée « Challenge Figuier » était toute indiquée pour notre laxatif ailier Dulcolax de retour de blessure. Nombre d’éclopés parmi lesquels moi-même, Miguelito, Malomenix, Bastagro et Fofayann avaient répondu présent dans l’espoir de quelques massages prodigués par de jeunes élèves osthéo aux mains huilées. En guise de mise en bouche nous démarrâmes par de petits matchs de touchés arbitrés hélas par des mecs comme Carlier incapables de donner le score final. Philosophie VDQS oblige on se contenta de le chambrer copieusement : 20/20. Le match qui suivi eut pour sujet : « Le poids attend-t-il le nombre des années ? » . Perso dès la 7 ème minute j’ai séché sur l’introduction, butant sur un numéro 8 de 25 ans plus lourd que moi. L’impasse, le trou noir. Je dûsortir de l’examen et me fis copieusement engueuler par Tata Christiane, la macrelle tonkinoise : « La veuve toi être gros con ! Toi bouffer gros numéro 8 au lieu d’ouvrir ! » . Bref impossible de raconter le match si ce n’est qu’en observant de loin je vis que le public rigolait, chambrait les fautes des VDQS mélangés dans les deux équipes. Match bon enfant tout en étant très engagé, arbitré avec beaucoup de plaisir par Fred Lavergne et gagné par notre belle équipe. Copie : 20/20. La troisième partie de l’examen portait sur l’Art. « L’art de vivre est-il accessible à tous ? » Avec un barbecue à 7 euros et un pitcher au même prix, la réponse fut unanime même si Lautrec sortit les salades au moment du café. Chacun put ainsi glisser un billet dans le string de Tata Christiane qui faisait du lap-danse sur le parasol tout en suçant des merguez. Flo, la compagne de Fred voulut également disserter sur le sujet de l’art en nous confiant qu’autrefois, tous les samedis soirs, à minuit, sa famille se réunissait devant la télé pour voir son tonton, Patrice Cuny, qui jouait dans des films Pornos. Mais c’était sur Canal +, d’où le besoin d’un abonnement, d’où sa conclusion : « Non, L’art de vivre n’est pas accessible à tous ! ». Aussitôt Fred lui opposa un contre-argument : « Moi j’ai fait ce qu’on appelle “un bout d’essai“ pour Jackie et Michel et c’est accessible gratuitement ». Ni une ni deux, tout le monde pris son smartphone pour vérifier la théorie philosophique de Fred. « On ne trouve pas ! s’exclama Blanche Neige. Pourtant j’ai un accès prémium ». « Cherche à Fredo Latrique, c’est mon pseudo ! ». Les yeux écarquillés nous regardâmes les exploits sportifs du bellâtre dans « Carton Rouge » ou l’histoire d’un arbitre de Rugby Féminin qui pénalise les fautes des joueuses en sortant une énorme teube peinte en rouge de son short. (Il paraitrait que le Club de Versailles se soit inspiré de ce film pour créer sa mascotte du « 7 de Coeur »). Bref 20/20 là encore en philosophie VDQS avec une mention très bien pour tous ceux qui ont rangé après. Bac Blanc réussi.

Est-ce l’effet de cette belle journée ? Le doodle du match contre les Maule Blacks se remplit vitesse grand V. 20 inscrits au départ pour passer l’épreuve officielle de Philo VDQS ! Même Ronan signait son grand retour en compétition. Pourtant notre fier ailier était l’invité d’honneur ce soir-là àla réunion annuelle des coiffeurs autrichiens de Paris, intitulée cette année « Rasez vos barbes, pas nos femmes ! ». Avec les retardataires, l’effectif n’était que de 18 au coup d’envoi opéré par Thibaut à 20h35.

« Le courage d’un homme 70 kg peut-il arrêter 120 kg lancé à pleine vitesse ? » Telle fut le premier sujet de dissertation soumis aux VDQS à 20h38. Après une pénal-touche dans nos 22, les Maule Blacks annoncèrent une « Sophie », combinaison en fond de touche pleine de sagesse qui atterrit dans les bras d’un énorme N°6 qui explosa nos centres pour marquer. Je m’en voulus personnellement de n’avoir pas prévenu nos avants car je savais que crier « Sophie » entraînait une touche longue.

C’est à cet instant qu’apparu Freud Noaro, notre philosophe qui s’échauffa sourire en coin en murmurant « Sérénité ». Oui, Freud a beaucoup changé depuis qu’il a organisé pour la Famille Royale d’Angleterre un séminaire à St Jacques de Composté intitulé « Échangisme et don de soi » où il a dû confier sa charmante épouse au Prince Charles contre la pulpeuse Camilla Parker Balls. C’est donc les couilles taguées au feutre noir que notre Freud avait enfin découvert la relativité face à la malchance.

A 20h40 tomba un nouveau sujet : « Bien mal acquis profite-t-il jamais ? » La réponse fut non. Alors que les VDQS campaient dans les 40 adverses nous perdîmes la balle qui circula jusqu’à l’ailier Gauche de Maule, lequel planta un essai de 80 m.

Danse avec les Genoux entama une danse de guerre pour invoquer les esprits et leur demander de nous venir en aide. C’est là qu’apparut Rénato. « T’es Chaud ? Tu veux rentrer ? ». Rénato répondit sur un ton sec, limite agacé « Non ! J’ai la turbine à chocolat qui est sur le point de me faire une glace italienne dans le falzar et les putains de chiottes du chalet sont bouchés ! » Puis il courut au club house servir sa Gelato. Comme quoi « La faim justifie l’intestin ! »

A 20h42 Kaya exposa enfin un concept Philosophique VDQS : « On a toujours besoin d’un plus gros que soi ! ». En effet c’est à ce moment dans les 22 adverses que notre sautillant centre fixa nos adversaires pour remettre la balle intérieur à Arnaud pour qui sans complexe œdipien pénétra leur défense et marqua.

A 20h55 Bastagro sur une sublime attaque menée par Sebban de touche, voulut fait un effet de style avec une redoublée en chistéra….oubliant le S. Malgré cette maladresse qui a fait rire toute la touche, les hourras de la foule semblaient lui indiquer une très bonne note en philosophie VDQS : après tout on est là pour s’amuser et tenter des trucs !

Une minute après, le cartésianisme des Blacks s’imposa de nouveau avec une percée de leur centre sur 50 m et un essai au bout malgré une ultime tentative de Thibaut pour l’arrêter.

3-1 au premier tiers temps. Le glacier Romain avait fini de servir tout le club house et préparait sa rentrée avec prudence : « Sergio je ne joue qu’une mi-temps, j’ai toujours mon syndrome de Gorbachev au biceps qui est douloureux ! » Le vieux sorcier qui attend toujours le reste-à-charge zéro pour s’équiper chez Audika lui rétorqua « Ah, à l’INSEP tu es heureux ? Alors t’es en forme ? » Rénato n’insista pas voyant que le coach s’intéressait désormais à La Pic chaud comme la braise après son interview choc de Laurent Wauquier sur la différence entre un petit pois et une lentille du Puy.

La pause du tiers temps fut l’occasion pour le leader de passer l’oral de Philosophie VDQS certain de son éloquence. Le thème : « L’humiliation individuelle est-elle source de motivation ? ». Je n’ai pas pour habitude de critiquer des matchs où je n’ai pas joué, mais le sujet a littéralement refroidi tous les supporters présents. « tafioles du V, fiotes du toucher, avants qui jouent les danseuses » le tout agrémenté de mises en causes individuelles, le public n’a pas du tout apprécié ce hors sujet. Déjà en répondant présent au match, outrepassant les reproches des compagnes, dépassant la fatigue de la semaine de boulot, risquant parfois sa situation professionnelle et financière en offrant nos vieux corps au combat, le courage des VDQS ne pouvait être ainsi mis en question. En outre les reproches ciblaient essentiellement des membres investis au sein du club, des joueurs assidus et plus particulièrement des avants. Les avants, les ¾, le « nous », le « on », telles sont les règles rhétoriques du rugby et là elles n’étaient pas respectées. De plus, à bien regarder le match, les 3 essais adverses touchaient notre défense en trois quart et notre seul essai fut marqué par un avant : l’exposé manquait d’autocritique. La dissertation était d’un style laid, et les conclusions fausses : 2/20 pour l’orateur et 5/20 pour le collectif qui a fermé sa gueule.

Heureusement, afin de nous faire rire, Rénato nous gratifia d’un contrôle poitrine et d’un en avant sur le renvoi suivant. Quel blagueur ! Danse avec les genoux s’interrogea alors « Et ils l’ont pris à l’INSEP ? ». Le Leader, touché à la cuisse s’exclama alors furieux : «  Défoncez-vous, après je m’en vais ! ». Je vous laisse libre de l’interprétation que vous donnerez à la motivation qui s’en suivit. Toujours est-il que les avants montèrent plus vite, afin que les poids lourds d’en face ne prennent plus de vitesse. Passé à l’ouverture, Freud Noaro alterna le jeu, ayant observé que nos charges au razétaient attendues et inefficaces. Les Fofayann, Bastagro, Charlakashvili et consors se placèrent plus à l’extérieur. Et ça paya !

21h17 : Percée de Gauthier qui malgré le Jet-lag avait encore l’énergie d’un danseur de samba, un relai de Kaya suivi d’une percée de Freud qui passa les bras pour offrir le ballon à Sebban de touche qui marqua après avoir cassé un plaquage. Collectif, soutien, stylé : 20/20.

21h25 : Essai de Petit Jan.

3-3 : à la pause. Encouragements et Coaching. Ce deuxième 1/3 temps se concluait par un 2-0 plus motivant que toutes les engueulades. Zizou fit son entrée afin de soulager notre neuf d’occasion un peu diminué par son retour de Rio. Danse avec les Genoux interpella alors Rénato : « Eh le gars de l’INSEP ! Tu rentres maintenant ! ». Un peu vexé de n’avoir pas tapé dans l’œil du coach auparavant, le glacier Romain qui souhaitait souffler, retourna malgré lui sur le terrain, pour plaquer et plaquer et plaquer… Le plus frustrant pour lui était encore l’absence de son compagnon, Albin Dujardiland encore en convalescence après une dernière séance arrosée au Cheval-Blanc/menthe à l’eau, un cocktail après lequel la lumière ne revient pas déjà.

21h34 : Enoncé : « Est que ça sert de courir comme un lièvre quand on sait faire une tortue ? » C’est à la suite à une pénal-touche dans les 22 de Maule que les VDQS répondirent à cette question en organisant une tortue avec au bout un deuxième essai de Sebban de touche, l’homme aux chaussettes de la DDE.

21h38 : Freud dut sortir suite à une commotion cérébrale. Lui, la tête pensante des VDQS, lui l’apôtre de l’intelligence collective, tombait au champ d’honneur, sacrifiant son outil de travail dans les chevilles d’un deuxième centre de 20 ans son cadet …Triste nouvelle.

21h40 : « Peut-on jouir avec une demi-maule ? » Tel fut le sujet des Maule-blacks. L’orgueil de nos adversaires favoris les amena jusque dans nos 22 pour y jouer une touche à 5 m. Gonflés au viagra les VDQS repoussèrent l’assaut.

21h47 : Dernier sujet de l’épreuve : « La pénétration est-elle la marque de notre désir ? » . Perso, après une fois, même avec du désir, c’est dur d’enchaîner. Pour Sebban de touche, après deux pénétrations fructueuses, a encore du jus à offrir. Ainsi, une pénalité dans les 22 de Maule fut convertie par Zizouille en mêlée afin d’offrir au bellâtre stabilobossé l’occasion d’un départ au ras et comme un seul homme il prit le trou pour marquer. 20/20.

5-3 score final.

Un goût amer resta néanmoins de cette victoire, dernier match de l’année, les règles de respect qui font que le rugby n’est pas le foot avaient été brisées. Demander une explication est une chose, envoyer chier l’arbitre, le coach voireses partenaires en est une autre. Autrefois toute discussion entraînait un recul de 10 m, et un autre et un autre : à la fin l’équipe entière tombait sur la gueule du partenaire responsable de cette perte de terrain, quel que soit son statut ou son importance. Idem pour le retournement des pénalités. Il faut à mon sens rétablir systématiquement cette modalité arbitrale pour nos matchs de vieux où tout le monde ouvre sa gueule et où le sentiment d’injustice entraîne de mauvais comportements.

Rappelons ici que l’arbitre, Christian et Charles ne me démentiront pas, fait respecter les règles, essaie de fluidifier le jeu et néanmoins doit assurer la sécurité des joueurs : les pauses explicatives sont d’autant plus longues et nombreuses que les joueurs discutent les décisions. En somme, il en va de notre bien à tous d’avoir des arbitres patients et pédagogues. Rappelons aussi que les coachs ont toute autorité pour calmer des situations qui s’enveniment sur le terrain. Rappelons enfin qu’on a un président qui se fait chier à trouver des matchs et que s’il a des consignes particulières nous devons les respecter et pas passer outre sans savoir ce qui a été prévu entre responsables d’équipes (vous savez tous à quoi je fais allusion et ceci n’a rien de personnel, la responsabilité est collective). Si on respecte de nouveau cette hiérarchie, déjà on aura fait un grand pas. Et qu’importe qu’on soit 11 ou 32, arrêtons de nous branler le doodle, ceux qui reçoivent sont toujours en surnombre, ont toujours des joueurs à prêter, et tous les clubs de vétérans ont la même problématique que nous. Alors oui, on peut se prendre une branlée comme à Montesson, mais c’est le prix à payer pour se retrouver. Fin de l’a-parte.

Pour redonner un peu de joie à cette fin de saison, Corletto avait convoqué le Bagad de Lann-Bihouée pour accompagner le retour au vestiaire.

La troisième mi-temps permit de calmer les esprits dans un premier temps. Renato reçu alors le Fez pour sa réception du coup d’envoi malgré la forte concurrence de Bastagro et de sa fameuse chitéra. Injustice ! En effet, il faut reconnaître que l’entrée de Renato marqua le tournant du match : 4 essais marqués et aucun encaissé. « Et vous êtes tous des impact players à l’INSEP ? » lui demanda danse avec les genoux. « Je vais te le dire plus fort, hurla-t-il, j’ai juste mal au biceps ! » s’énerva l’homme au fez. « Moi aussi je suis du Périgord, j’adore les cèpes, mais c’est pas la saison… ».

L’euphorie de cette splendide victoire entraîna Freud à vouloir jouer à super-nanny en réconciliant un enfant hyperactif avec son père. Très vite sa généreuse initiative tourna au drame domestique. Le père ne voulant pas parler à l’enfant, l’enfant insistant pour avoir un dialogue, le père finit par partir faisant ses adieux à la VDQS. Mamychou, la mère, s’en mêla alors, gueula à son tour sur le gamin. In fine les deux parents se tirèrent et le gamin partit deux minutes après. Générique final, pub, et Freud ne sera pas engagé pour la saison prochaine de Super Nanny par M6. Il appris à ses dépends que comme avec les adversaires, les poignées de mains et les excuses se font lors de la haie d’honneur, au coup de sifflet final, pas une heure après.

Heureusement le dîner fut fort sympathique avec face à nous Fofayann et sa compagne qui se tinrent les mains tout le repas comme Cizeron et Papadakis aux championnats du monde de danse sur glace. Mister Blanc, habillé d’un T-shirt de Johnny siglé « retiens la nuit », nous avait concocté un repas équilibré que même ma stéatose m’autorisait. Ce souci diététique se doubla d’un choix de vin qui ne risquait pas de faire grimper nos triglycérides : personne n’y toucha. « Tu sais comment on appelle une troisième mi-temps du RAC où tu vomis ? » Me demanda alors Lapic inspiré par sa dégustation du breuvage rougeâtre. « Non » répondis-je. « Une nuit parisienne ! ». Pas sûr que Lapic puisse entrer aux 60 ans du RAC la semaine prochaine…

A votre tour de faire vos devoirs, voici le sujet.

Éprouver l’injustice, est-ce nécessaire pour savoir ce qui est juste ?

Je relève les copies à l’AG du 29 ! Au boulot les gars !