Avec les Vieux Crampons de Versailles, victoire 4 essais à 1

Il avait fallu faire un effort considérable ce soir-là. Nos coachs, par le truchement d’un mail bien tourné, nous avaient donné rendez-vous sur le terrain à 19h45 afin de faire une mise en place sérieuse. En effet, les séquelles de la défaite contre les Vieux Canons de Montesson étaient encore dans tous les esprits, particulièrement ceux de Sergio et Manu.  C’est donc par un froid d’oie (il n’y a pas de raison que ce soient uniquement les canards qui se les pèlent, les deux sont à même de fournir du duvet bien chaud pour nos doudounes et couettes…) que nous nous retrouvâmes agglutinés devant la grille des terrains du fond, le temps que Manu nous libère avec ses clés magiques.

Il avait été décidé que nous jouerions sur le terrain en herbe. Enfin en herbe dans l’en-but et dans quelques zones où seuls les trois-quarts ne se sentent pas perdus, la majorité de sa surface ayant été labourée par les entrainements successifs de toutes les catégories du club. En face, les danseuses de la première et de la réserve travaillaient leur combinaisons sur le synthétique, en prévision d’un match dans le Ch’Nord le dimanche.

Le VDQS est rebelle mais là, il su se plier avec grâce aux vicissitudes liées au choix du terrain. De l’avis de tous, le terrain ressemblait fortement à celui connu par tous avant les rénovations d’il y a deux ans, à la seule différence qu’il n’y avait pas cette petite odeur de vase si délicate pour nos narines !

Commença donc un échauffement sérieux, très sérieux, à tel point que nous entendîmes çà et là des remarques du style « faudrait pas y laisser tout notre jus, on a quand même un match à faire ! » .Notre Thibaud régional nous regroupa à la fin de l’échauffement pour nous dire que depuis le 20 novembre (soirée du revers contre Montesson) Manu et Sergio n’arrivaient pas à trouver le sommeil, hantés par des chimères leur prédisant une nouvelle épreuve difficile avec la réception des Vieux Crampons, dont l’énumération rappelait phonétiquement très  fortement le nom de nos derniers adversaires. Chacun scella le pacte de responsabilité et de solidarité en son for intérieur de manière à augmenter le pouvoir d’achat du club à force de tournées de bière payées en cas de victoire. Et c’est important de se concerter sur les valeurs principales de notre sport !

C’est donc avec un groupe solide et déterminé que nous entamâmes la partie face à des adversaires un poil moins nombreux que nous, mais dont la qualité de jeu nous avait incités à bien nous préparer.

Comme la dernière fois, il fut décidé de faire trois périodes de 20 minutes.

Au sifflet notre international corrézien Fred, qui, ayant laissé par précaution ses lunettes au vestiaire, eu quelques difficultés à démarrer son chrono.

Et pour la partie non joueuse mais toute aussi sportive, la présence de nombreux spectateurs et trices, qui bravèrent le froid pour un assister à un spectacle qu’ils espéraient de qualité

Que dire de l’entame de match ? Comme chacun aime à s’en souvenir depuis notre retour de Barcelone, l’entame d’un Pata Negra ne produit jamais de grandes tranches même si elles sont goûteuses, mais là que nenni !

Une entame pleine tranche avec toute la force et l’engagement que l’on a pu y mettre. Et dans le froid d’oie ou de canard, les VDQS commencèrent une série de cocottes et de départs au ras. Etaient-ce la souplesse à l’extrême du terrain, ou ce démarrage en trombe, le fait est que nos adversaires furent un peu surpris, quand bien même ils redoublaient aussi d’énergie à défendre.

La première période vit Christophe P. (P. comme « qui kiffe le gros Pif ») inscrire le premier essai tout en débordement, sur une action jouée rapidement suite à une faute de nos adversaires. Ce qui eut pour effet de réveiller le Versaillais.

Quelques minutes après, ils conclurent un mouvement général par un bel essai de leur centre aux qualités indéniables.

Les VDQS choisirent de « cent fois sur le métier remettre leur ouvrage » comme disait Boileau (un mec qui n’aurait pas sa place en 3ème mi-temps avec un nom comme ça) et de nouveau, Thibaut servit Emerson pour redonner l’avantage aux locaux.

Une première période satisfaisante.  On se dit alors que nos entraineurs allaient peut-être pouvoir s’endormir sereinement cette nuit-là.

La deuxième période fut quant à elle vierge de tout essai, un remaniement important de l’effectif y étant peut-être pour un peu, la réaction de nos adversaires à notre plan de jeu pour pas mal non plus.

Troisième période. Nos adversaires, venus moins nombreux, sentirent un peu la difficulté de tenir sur la longueur, avec le schéma de jeu aérien et basé sur de nombreuses passes. Ils se concentrèrent alors sur du jeu groupé, reprenant à leur compte ce qui avait fait la force des VDQS en première mi-temps. La défense des VDQS ne plia pas. Nous eûmes alors droit à un jeu concentré, la température ambiante étant plus propice à des regroupements. Sur une phase de jeu VDQS, le TOC de tous les TOCs s’extirpa pour aller marquer un essai d’une vingtaine de mètres tout en finesse comme on le connait. Ceux qui le connaissent un peu auront sans doute pensé au temps où il travaillait à louer des engins de chantier, car il restait quelques traces du déboulé du tractopelle en furie dans cet essai.

La moitié de cette dernière période vit une ultime rotation de l’effectif, qui permit aux VDQS d’envoyer Emerson une seconde fois en terre promise.

Quelques instants après, Fred siffla la fin de la partie. Nous n’eûmes pas le temps de faire la haie d’honneur à nos adversaires que l’éclairage s’éteignit, laissant les hip hip hip houra pilou pilou zob zob zob et autre atchikatchikatchi aie aie ai dans le noir, la lune ne montrant qu’un tout petit bout de son croissant.

C’est donc à tâtons que nous nous regroupâmes pour un retour vers des douches chaudes amplement méritées.

Le retour dans les vestiaires eut pour effet de faire un choc thermique pour certains à en croire les mails qui suivirent, de qui a trouvé une paire de crampons, qui a oublié une chaussette noire et une serviette de toilette bleue. Comme dira notre président le lendemain : « Vous êtes pires que les gamins de l’école de rugby! Un jour il y en a un qui oubliera sa pine après être allé au bordel... »

S’en suivi une soirée chaleureuse, où nos amis Blanc nous régalèrent à coup de charcuterie, hachis Parmentier au confit de canard et galette des rois. Et le vin servi à table était d’un autre niveau que le beaujolais nouveau qui avait accompagné notre dernier repas.

Une petite « little Huguette » à la mode Versaillaise entre le plat et le fromage, un hommage Marylin Monroe-esque pour un Happy Birthday Mister President, qui valut à Christian le plaisir de nous entonner une jolie chanson de Brassens dont je suis quasi persuadé qu’aucun d’entre nous ne se souvient de l’intégralité des paroles.

Tiens, la galette des rois, pour y revenir. De manière unilatérale et complètement antidémocratique, il fut annoncé que celui qui aurait trouvé la première fève serait le roi, et les suivants ses reines. Et ce fut FofaYann qui endossa l’hermine du Roi et une triplette Thibaud-Charles-Ronan celui des reines. On ignore aujourd’hui comment s’est passé la nuit de noces.

A noter :

  • Une attitude très clean dans le jeu des deux côtés et un respect des décisions arbitrales sans failles (faut dire que quand on entend «  à la prochaine fois ce sera un carton !» ca refroidit un peu, et déjà qu’il ne faisait pas chaud…)
  • A l’unanimité il a été décidé que le FEZ ne serait pas attribué, tout le monde s’accordant sur le fait que les VDQS avaient fait un beau match.

Bon week-end à tous !