Le match contre Versailles avait été annulé en dernière minute sous des prétextes fallacieux et une peur certaine de nos hôtes. Il faut dire que la montée en régime de notre magistrale équipe en effraie plus d’un. De notre côté, la pression en vue des titularisations avait atteint son paroxysme lorsque PYM et Papykachu s’étaient révoltés contre les approximations arbitrales de Danse avec les genoux, et ses little big erreurs. Faute d’adversaires sur qui passer ses nerfs, un match « entre nous » s’imposa comme seule solution pour préserver la cohésion du groupe.
Manu, revenu en urgence d’un colloque à L..A. sur le thème « Comment branler le mammouth quand on a une énorme pension de retraite à dépenser », chercha aussitôt un Arbitre Bouddhiste pour calmer les boudeurs. C’est dans la presse chinoise qu’il entendit parler d’un certain “Christine“ , sorte de prêcheur français qui faisait passer des godes électriques pour des moulins à prière. Après avoir passé un mois dans un temple Tibétain à Lassa, le Dalaï Dupraz avait atteint le nirvana de la zenitude, et avait obtenu le titre de Ta-chatte-trou, qui veut dire en mandarin« Dit bonjour avec un cul ». Diplômé de d’un DESS en analyse rugbystique du CJPRI (Christian Jean-Rierre Rugby Institute) l’homme semblait être tout indiqué pour rétablir l’ordre au sein du groupe VDQS.
Le grand sage parut dans un premier temps triste : « la numérologie des VDQS est mauvaise …24 …ça fait 6 …et 6 ça se passe mal ! ». La grandeur de sa réflexion ésotérique nous subjugua. Le match put débuter, jaunes contre Noirs.
Très éloignée de l’encens des temples, les chasubles empestaient. Est-ce pour cette raison que Freddy courut plus vite qu’à l’ordinaire, pour aérer sa tenue ? Celui qui au club house se déplace à la vitesse d’un dragon de Komodo, mit le feu à la défense noire et ouvrit le score. La réplique ne se fit pas attendre et suite à une croisée au centre Toc égalisa une minute plus tard.
Le jeu était aéré contrairement aux tuniques jaunes, Idéal du gazon ayant en vis-à-vis, Marou et son nouveau Zen. Mais la partie tourna à l’avantage des Jaunes ouvrant jusqu’à l’aile et offrant deux essais en angle à Etienne, Pol Pot du débordement.
La réponse à ces humiliations fut sans conteste la percée de Corletto faite de feintes, de crochets et de contrepieds. Il marqua avant de s’écrouler dans l’embut, victime de palpitations cardiaques, dignes d’un supporter sudaf face à un japonais. Exit Corletto et aussi exit Guillaume Billion dont la cage thoracique fragilisée lui rappelait les Côtes d’Armor.
Tandis que Corletto faisait Némo hors du bocal, Jérôme enfonça le clou pour les Jaunes par une percée en force. Il n’en fallait pas plus au Rennais pour ressusciter. Une fois ses chacras ré-ouverts Corletto fit son retour sur le terrain et nous gratifia de nouveau d’un de ses exploits personnels. Aussitôt après avoir marqué, faute de potion magique, notre Astérix s’écroula et abandonna la partie.
4-3 à la mi-temps.
La pause fut l’occasion d’évoquer l’absence de l’homme en forme du moment, Stephane Gourdon retenu à l’hôpital pour une cautérisation hémorroïdaire. Cette évocation douloureuse permit à notre Arbitre Bouddhiste de nous confier ce sage proverbe Celto-Tibétain : « Qui mange trop de riz, finit l’anus en chou-fleur ». Dans cette surenchère de compassion, Toc, fin connaisseur de la poésie flamande du XVIème siècle, y alla aussi de son proverbe « Qui boit trop de canettes chie des tessons de bouteille ». Absorbés par tant de pensées métaphysiques nous en oubliâmes Danse avec les genoux. Notre Coach Sioux avait disparu. Au loin, sur le terrain voisin, nous l’aperçûmes enfin. Seul, il tournait en rond implorant les esprits dans une danse rituelle, trottinant et tentant de proposer en offrande un ballon dégonflé aux totems jaunes et bleus. Puis nous le vîmes se diriger vers les minimes en pleine formation à l’Arbitrage. Humble, l’ex grand sorcier de la tribu des Tapatonkaway, retournait à l’école de rugby afin d’élever son niveau pour les prochains entrainements ! Comme on dit chez Cassegrain : prenez-en de la graine !
La deuxième mi-temps débuta par deux essais jaunes de Jérôme au meilleur de sa forme.
Les effectifs se réduisant au fil du match les packs furent réduits à 4, Ainsi Petit Jean et Frère Toc se retrouvèrent face à face, redressés et tenant les shorts de leurs piliers respectifs, comme s’ils faisaient une partie de babyfoot avec les bites de leurs partenaires.
Les Noirs, continuèrent leur tactique de retour intérieur. Kaspi le magnifique attendait ainsi de pied ferme l’attaque de Thibault : « J’ai ! » hurla t’il pour annoncer son plaquage magistral. Problème d’ischios ou manque de réflexes, Kaspi fut laissé sur place par Thibault aussi doué pour les crochets que Sophie Martin pour les aiguilles à tricoter. Essai.
S’en suivit un autre essai noir de Ludo. Un autre raté par Olivier Estrade ailier d’un moment pour cause de replacement tardif sur la précédente action, se conclut par un en avant du talonneur asphyxié. Enfin c’est à Thibault que revint l’insigne honneur de clôturer cette sympathique partie.
2-3 en deuxième mi-temps : 6-6 score final.
6 ! La numérologie du grand mage Tibétain s’était donc révélée juste ! Le Ying et le Yang, l’équilibre parfait était rétabli chez les VDQS. Ne restait plus qu’à se rendre au temple pour le rituel des ablutions gastriques où déjà quelques centenaires XO offraient leurs euros en offrande.