Ayant fêté dignement ses 60 ans, l'hyperactif Christian Dupraz s'était mis en tête que le Rugby était fédérateur de paix et d'harmonie. Son passé hippie avait ressurgi sur un diaporama et lui a insufflé la brillante idée de monter l'"Irak rugby" avec l'aide son traducteur Vincent, dit "Le sanglier", depuis sa prestation toute en finesse contre les "Vieux glands du Chesnais". Certes l'idéaliste président avait au sein des VDQS réussi l'exploit de créer un esprit confraternel entre Bretons, Basques et Occitans, mais qu'en serait-il dans un pays où l'alcool est interdit ? Il décida donc de tester grandeur nature l'expérience, en emmenant les VDQS en tournée à Rome ; au programme : culture, sport et sobriété. Pour être bien sûr que l'expérimentation de ce nouveau management réussisse, le staff s'était assuré les services de compagnes de joueurs hors de tout soupçon, à commencer par Paule Hélène dont les initiales "PH" garantissaient un contrôle permanent de l'acidité des boissons.

1er Jour : Vendredi 1er Février.

La nuit avait été courte car notre avion décollant à 7h00, il nous fallait être à Orly Sud vers 6h00, la guerre au Mali durcissant les contrôles de Vigipirate renforcé. Tandis que Didier Lecam passait tranquillement les contrôles de sécurité les poches pleines de cartouches de son fusil restées dans son inséparable veste de chasse, Ronan passa une bonne demi-heure à la fouille au corps, à cause d'une malheureuse genouillère ; aux vues de la durée de ce contrôle et de la surface limitée de son corps, nous eûmes cependant la décence de ne pas lui demander de détails. Sonia Pistounette (c'est son nouveau prénom) quant à elle, était en panique lorsqu'on lui demanda le livret de famille pour le petit Eric qui venait avec elle ; in extremis, ils réussirent à leur faire croire que c'était son mari même s'il ignorait son prénom jusqu'alors : Ouf ! Après tirage au sort Couton perdit et du s'asseoir à côté de Koxe et Xabi ; on ne peut pas dormir à chaque voyage ! 1h25 de vol, le vent dans le dos et le soleil de face. Nous étions en avance et notre bus en retard. Finalement tout rentra dans l'ordre et nous partîmes sereinement vers notre pèlerinage d'abstinence. Au fond du car, Guillaume et Marie Laure Billion, toujours prêts à faire un gosse quand on est en déplacement, tentaient de tromper leurs pensées libidineuses en tentant de repérer sur leur carte quelques vestiges romains : "là, à gauche c'est Campo Mezzoni, les ruines d'un village de viticulteurs" ; "mais non crétin, c'est un camp de réfugiés Albanais, attends qu'on ait quitté l'autoroute !" ; arrivés en centre ville, est-ce la perspective de récupérer la chambre d'hôtel ou quoi, notre bon Tic ne reconnaissait plus sa gauche et sa droite, il était désorienté, seule sa bite lui indiquait encore le nord.

Nous arrivâmes enfin à notre hôtel, le Madison. C'est à cet instant que je pris conscience de la dimension mystique de la VDQS. L'islam a 7 piliers, les VDQS aussi et le pèlerinage de mecs doit se faire une fois dans sa vie. De tous les coins du monde, les rugbymen arrivaient un à un : Boutet de Dakar, Barquiss de Moscou, Tiret de Toulon, Pujol de Bagdad, Nadia de Tunis, Charly et Cauet du bar d'à côté ! Cette convergence vers ce centre de gravité, c'est ce qui fait notre force ! Après ces retrouvailles et quelques effusions fraternelles, nous prîmes possession de nos chambres. En l'absence temporaire de mes deux colocataires Papykachu et Le Sanglier, je découvris seul ma couche, regrettant amèrement l'absence de mon épouse : la chambre et la salle de bain étaient tapissées de miroirs offrant ainsi au plus petit ébat sexuel une dimension de partouze monumentale ; l'Orgie romaine serait-elle qu'un simple effet d'optique ? "Je demanderai à Tic ce soir !" me dis-je.

La journée étant consacrée à la Culture, je craignais l'hémorragie cérébrale et pour éviter tout accident vasculaire je décidai de suivre trois bretons : Yann, Didier et Ronan. Ce dernier fut notre skipper. Il était venu en villégiature avec sa famille dans la cité impériale et nous guida, à bâbord, à tribord, faisant semblant de savoir où l'on allait. En fait Ronan avait acheté l'été passé un petit bout de terrain en centre ville, au pied du Palatin et s'inquiétait des travaux. Une fois sur place ce fut la consternation : Chantier désert, murs à peine enduits, IPN mal fixés, carrelage à peine fini, une vraie ruine. Gardant son sang-froid Ronan nous fit tout de même faire un tour du chantier, nous expliqua quelles cloisons il comptait abattre ; seule satisfaction : "Les puits de lumières" un peu partout.  Vers midi, nous fîmes escale dans un petit bistrot où Yann vida le congélateur. Lorsqu'au bout d'une heure nous sortîmes par une porte arrière, Ronan s'exclama : "Ah ben c'est là que j'avais mangé avec mes filles !". D'un commun accord nous lui retirâmes la conduite de notre excursion et Lecam (vainqueur de "la route des Roms" dans la gare de Termini ) reprit les commandes pour nous mener à la Fontaine de Trévi. Soudain, la police, des spots, des télés, une foule compacte, le siège du parti de Berlusconi qui sortit et interpella Guillomin : "Eh ! Guillomino !" ; Yann pressa le pas :  "Cassons-nous ! C'est "Il Cavaliere", j'suis plus maréchal ferrant, ne vous retournez pas !" "Il a peut-être des pouliches à nous présenter ?!" nous insurgeâmes. Rien à faire. Un peu déçus, nous arrivâmes à la Fontaine de Trévi. Là, serrés l'un contre l'autre, les yeux fermés, Corletto et Arousiak lançaient des pièces par-dessus leurs épaules et faisaient des voeux. Ils en étaient à leur 65ème fontaine et à 130 euros foutus en l'air : on aurait dit un couple de vieux jouant au bandit manchot sur le Costa Concordia. Nous apercevant, Corletto vint à notre rencontre. De son côté, Arousiak, cousine par alliance de Vénuziak et Goldorak, semblait sur orbite, elle planait au milieu des vendeurs à la sauvette, rayonnante de bonheur dans sa doudoune piquée à une hôtesse d'EasyJet. Voyant sa dulcinée satellisée, Corletto  voulut nous éloigner en nous envoyant découvrir "Le Panthéon". "Et pourquoi pas la tour Eiffel et le Sacré-Coeur ? Tu nous prends pour des cons ?". Il insista "Mais c'est pas le même. Vous verrez, c'est super intéressant, c'est le premier ouvrage en béton des romains !". Aussi sec je lui répliquai "Et tu vas me dire que le mec en marbre là, le cul dans l'eau dans la fontaine, il a trois pénis et que c'est pour ça que ça s'appelle la Fontaine de Trévi ?". Affligé, le breton nous récita le guide vert afin de nous humilier un peu plus et sortit avec arrogance son i-phone pour justifier ses allégations hasardeuses. Enervé par l'étanchéité de nos cerveaux sous-cortiqués, Actarus Corletto hésita à nous sortir son fluguropoint ou son hastérohache, puis finalement renonça au combat : il embarqua Arousiak et disparut à la vitesse de l'éclair. Panthéon, Multi-Piazzas, multi fontana, Parlemento, Coliseo ! Au bout de 120 km de marche, 400 églises et huit cents tombeaux, nous décidâmes de rentrer au Madison afin de réviser ce qu'on avait appris pour le cas où il viendrait à l'esprit de Christian de Faire une interro écrite.

A 20h00 premier incident : en bon ch'ti qui se respecte Cauet s'était senti l'envie de compléter sa culture. "Le Brassage Culturel c'est bien, mais la Culture du Brassage c'est mieux" avait-il décrété. Après de longues heures de marches et de recherches méticuleuses, il avait découvert un musée, le "Palazzo Peroni", appelé aussi "La annexa", au pied de notre hôtel. L'annexe devint au Madison ce que Louvres est à Lens : un haut lieu de l'ouverture d'esprit que l'homme du Nord fit découvrir aux gens du Sud-Ouest. Inquiet d'échouer dans son challenge d'un séjour sans alcool, Christian envoya Valou, PH et Fériel contrôler les substances servies : 30 mn plus tard elles revinrent le rassurer et nous nous dirigeâmes vers le resto pour le dîner.

Après avoir longé des remparts, nous découvrîmes un charmant bistrot, " Pino alla Piazzetta", Trattoria échangiste comme son nom l'indique. Le Sanglier qui connaissait bien l'endroit arriva en retard et se mit à embrasser des femmes qui ne faisaient pas partie de notre groupe. Luciano et Joséphina semblaient tout émoustillés par l'habitué des lieux. Cuisine copieuse, chansons joyeuses, entorse fut faite à notre abstinence afin de ne pas casser l'ambiance. Au dessert, Tac, alias Phiphi, offrit à Cauet une chemise noire de curé à col Romain à toute fin qu'il puisse entonner les grâces sous les meilleurs hospices (de Beaunes). S'en suivit un "Pas de Boogie Woogie" d'anthologie. Blasphème ? Que nenni ! Un "Ave le petit doigt" vint conclure nos agapes vespérales en cité papale. Après une ultime bénédiction le groupe quitta l'antre du démon afin de faire pénitence dans nos cellules respectives.

Il était alors 22h30 et nos corps engourdis réclamaient quelques décontractions nocturnes. Je décidai donc avec Yann, Freddy et Jérôme d'entamer une ballade digestive, occasion rêvée pour philosopher sur la littérature de sciences fiction, la trilogie "H2G2" de Douglas Adams et plus particulièrement "Le Guide du routard Galactique". Tandis que nous conversions avec Couton,  Freddy et Yann tentaient vainement de découvrir un astéroïde sur lequel nous faire atterrir, l'exposé du plasticien chauve sur la destruction d'intemporalité et l'anticipation néo-médiumique de Douglas Adams semblant quelque peu les fatiguer. Trop de culture en un seul jour ! Par dépit, nous fîmes demi-tour. Une fois au pied de l'hôtel, Jérôme monta se coucher tandis que Yann, Freddy et moi-même nous perçûmes des voix célestes : "In Vino Veritas ! Vini, Vidi , Peroni ! Fallax Annexe est ! Forum pro vomitorium est Cum discothécus per corpore sano in mens sana !". L'archange nous apparut, Pakistanais, mais presque, tout auréolé des faisceaux de lumière de l'annexe. Tels les trois rois mages nous entrâmes nous prosterner dans cette crèche fluorescente et quelle ne fut pas notre surprise de retrouver la moitié des VDQS déjà installée. Vin blanc pour les femmes, Bière pour les garçons et un tronc commun au milieu de la table. Bien décidé à ne pas trahir le serment fait à notre bon président, je commandai alors un lait chaud avec du miel, partageant avec Charly Avatarus quelques pensées latines : "Xabi per mariagepourtus, Eche Homo !" ; Barquiss parlait lui aussi couramment le Latin mais ses logorrhées antiques débutées dès le dîner se mêlaient à présent à un basque défaillant que seul Xabi était en mesure de décrypter.  Cauet, toujours avec sa chemise de prêtre reçut les confessions des plus éméchées. Peu à peu les couples s'éclipsèrent et par professionnalisme journalistique je restai afin de prendre des notes. Hélas, les seules dont je me souvienne sont celles du serveur. Vers !  ? Bref je suis rentré à l'hôtel et je pus constater que Rome est une ville où les secousses sismiques sont intenses ; un instant je crus être à Pompéi, mais le bruit du train qui ne cessait de passer me rappela qu'on était à côté de la gare. Après m'être allongé, une idée m'obsédait, ma conscience journalistique me rappelait à l'ordre : "Qu'est-ce qu'on a mangé au dîner ?  Il faudra le mettre dans le CR !". Je me suis donc relevé et en l'absence de stylo et de papier, je me rendis dans la salle de bain afin d'employer une méthode plus radicale pour se remémorer visuellement le menu. "Les épinards ! C'est ça que je cherchais !!!!".

Deuxième Jour : Samedi 2 Février.

L'hôtel était surchauffé ce qui expliquait à l'évidence les maux de tête dont je souffrais depuis l'aube. Curieusement, la ballade matinale fut plus courte et avec ma triplette Bretonne nous nous émerveillions de toute chose. Alors que chacun soulignait la propreté de la ville et cette sensation d'être chez soit en terre latine, le plus Celte des 3, Ronan, se hasarda très sérieusement à une pensée remarquable : "En Grande Bretagne, ils ont des gueules d'anglo-saxons pas très beaux, alors qu'ici les gens qu'on croise nous ressemblent !". Estomaqués, Yann, Lecam et moi-même nous immobilisâmes : "On lui dit ou pas ?". De peur que notre Narcisse de Guéméné ne sombre en dépression, nous décidâmes de lui laisser croire en son physique de Rocco Sifredi.

Nous devions être à 14h00 au Madison pour prendre le car qui devait nous conduire à Pamphili pour notre match. Culture, sport et sobriété, ces trois mots d'ordre se bousculaient dans ma tête et je crus nécessaire de m'assoupir après une légère collation, mon corps sur-musclé réclamant une relaxation horizontale. Le réveil fut brutal et la vision de Papykachu en slip m'incita à me lever rapidement tant mon agonie me mettait en danger.

Je fis l'ascension du bus avec difficulté m'interrogeant déjà sur mes capacités à combattre les "ritaux" de Pamphili. Au bout de 30 minutes environ le car s'immobilisa devant un splendide terrain de Rugby. A cet instant le public venu en masse observa avec inquiétude la horde de gladiateurs rueillois qui se dirigeait vers l'arène. L'équipe adverse nous fit alors les honneurs du "Corridor", une haie qu'on ne pouvait traverser qu'après avoir bu une gorgée de vin blanc contenu dans un tonnelet. Là encore Christian hésita et nous dit "Cette fois-ci encore on peut faire exception, soyons diplomates, mais juste une goutte !". Notre entrée fut grandiose, nos hôtes italiens faisant retentir la Marseillaise dans le stade. Nous assistâmes dans un premier temps à une remise de trophées à de jeunes benjamins ; Christian fit une courte allocution et nous partîmes nous changer tandis qu'un orage s'abattit sur le stade arrosant copieusement nos pomme-pomme-girls qui mirent un bon quart d'heure à comprendre que les tribunes n'étaient pas couvertes. Pendant ce temps-là, dans le vestiaire, la concentration était extrême, un silence pesant s'était installé, tous étaient déjà dans le match ! ou plutôt dans la soirée de la veille. L'angoisse montait surtout en découvrant Tiret, notre Cathare-Rac, en survêtement du RCT ; nous perdions tous nos repères. L'absence de notre sélectionneur "nse avec les genoux" nous mettait dans l'embarras. Certes, il avait envoyé la composition du 15 majeur par SMS, mais face aux 40 joueurs italiens il fallait s'adapter. Un instant nous eûmes l'idée de confier cette tache à Koxe, cousin par alliance de notre chef indien et qui portait lui-même un nom de guerre "Chante avec son cul", mais Christian choisit la sagesse. Bibi, alias "Tout doucement" prit en charge le coaching : "équipe A première mi-temps, Equipe B (la réserve) deuxième mi-temps, et enfin Equipe A troisième mi-temps.". "Et nous, on boit pas ?" s'exclama la réserve. "Pouff-Pouff, je recommence : c'est des tiers temps ! la troisième mi-temps c'est après et même les femmes pourront jouer !".

La pluie avait cessé et à 15h30 nous fîmes notre entrée sur le terrain synthétique afin de nous échauffer. Là Christian vint nous rappeler les changements de règle : "Pas de lifting en touche, pas de départ en troisième ligne, pas de contestation des rucks, pas de coups de pieds en dehors des 22 , bref ! on va pas se faire mal, c'est sûr !". La rencontre devant débuter, c'est en grande cérémonie que nous pénétrâmes et nous alignâmes sur le terrain accompagnés de notre mascotte "Ronan" déguisé en Astérix pour l'occasion. Nous eûmes le coup d'envoi et très vite nous comprîmes que l'arbitre était azimuté. De notre côté, on n'entendait pas sa voix, l'équipe de Pamphili confondant Jeu de Rugby et Comédia del Arte. Il faut dire que l'italien ne parle pas, il gueule, il ne triche pas, il gesticule, comment veux-tu, comment veux-tu que je ! récupère la balle. De ce point de vue là, une conclusion s'est imposée à nous : Couton n'a pas de sang italien tant il a eu beaucoup de mal à s'exprimer avec ses mains. Les touches furent courtes et mal maitrisées, nos réglages habituels étant perturbés. Avatar, Tic et Tac nous firent néanmoins un festival de plaquages courageux. De notre côté, Boutet, Shubaka et moi nous morfondions en 3ème ligne, Marco lui-même n'ayant pas le droit d'attaquer la ligne sur les mêlées, et jouer rapidement les pénalités étant prohibé. "En fait ça revient à jouer à toucher !" constations-nous amèrement. C'est à cet instant que sur une charge de Mauricio, le numéro 8 italien, cuisto du club déjà bien aviné, j'eu la bonne idée de contester son ruck et de jouer à toucher avec sa femme, demi de mêlée en premier tiers-temps. Première escarmouche ; j'avais mis sur le cul une italienne, qui plus est, sa femme, au demeurant fort charmante. Au bout de 18 minutes passées dans leur 22, un essai collectif des avants fut conclu magistralement par un Eric Lautrec picamolesque.

En second tiers temps, nous laissâmes la place à la réserve, Christian obéissant au coaching de Sergio, se retrouva en première ligne. Les italiens retrouvèrent des couleurs et Christian également tant il se retenait d'exploser face aux improbables décisions de l'arbitre. L'adversaire occupait constamment le terrain VDQS lorsque dans ses 22, Ronan en bon Médard de service feinta, crocheta et partit en solo vers l'embut adverse rendant hystérique la gente féminine : hélas l'autonomie d'un breton est limitée à 82 m 50, surtout quand le réservoir est plein de Péroni. Rattrapé in extrémis, il s'écrasa comme une merde en touche faisant un en-avant au passage. La fin de la période s'acheva par une pénalité à 15 m contre nous. Un seconde ligne italien se lança, Barquiss s'interposa sans se baisser et fut raffuté efficacement ; un baptême de vol en chute libre gratuit. Essai : 1 partout !

C'est marrant comme le passé Hippie de Christian s'efface lorsque l'incompétence arbitrale s'exprime ! Bibi recomposait l'équipe A pour la dernière période et hésitait quand Christian mit les choses au point "Tu mets les meilleurs, on va les mettre sur la gueule ces enculés et je vais de ce pas mettre les choses au point avec ce connard d'arbitre" puis se dirigeant vers le président du club italien "Très cher ami, sans vouloir interférer de quelconque manière inopportune dans les choix certes légitimes de votre éminent arbitre, je crains qu'il ne faille lui expliquer quelques règles de bienséances rugbystiques afin que la quintessence du jeu puisse enfin s'exprimer !". Après quelques tractations, le jeune homme silencieux obtempéra et le jeu put débuter. Remontés à bloc, les VDQS se mirent en ordre de marche. La belle cuisinière avait laissé sa place à la mêlée à un frêle garçon de deux cents kilos et l'ouvreur n'était autre qu'un papy de 70 ans au physique du Mahatma Gandhi. Alors que mes scrupules à charger "l'ami d'enfance de jules César" me tiraillaient, Boutet, tout droit revenu du Mali n'hésita pas une seconde à rectifier l'espérance de vie du péninsulaire. Le 2ème essai VDQS est s'il en est, l'oeuvre de Christian, passe décisive sur Couton qui, de peur d'être radié par le président, réussit à capter le ballon et aplatir. Nous avions décidé de porter les ballons au maximum et shubaka pu tenter quelques charges hélas infructueuses. Sur une sortie de balle petit côté, Papykachu reçu la balle de Marco et se prit pour Ronan l'espace de 20 m avant de donner au Sanglier l'occasion de marquer le troisième essai.  Enfin l'ultime concrétisation de notre domination est une oeuvre collective débutée sur un ballon porté, prolongé par un départ petit côté de votre serviteur qui libère sa balle au sol intelligemment (ça c'est pour Lautrec), Authier renverse le jeu, les trois-quarts fixent leurs vis-à-vis et Corletto perce la défense pour les crucifier d'un splendide essai à l'opposé du terrain : Culture, sport et sobriété, y'a vraiment que des fayots à Axens. 4-1 Score final.

S'il y a bien une mi-temps que ne perdent jamais les VDQS, sauf à Maule peut-être, c'est la troisième. Pourtant en cette fin d'après midi, les conditions n'étaient guère idéales. Les Festivités se déroulaient sous un barnum exposé à la tempête et au froid, l'espace était étriqué et nos adversaires quelque peu abattus par l'humiliante défaite qu'on venait de leur faire subir. Nos offrandes viticoles mirent du temps à faire effet, ce qui nous permit de nous restaurer calmement : pâtes, barbecue salade, paneton, la rusticité du menu nous mis en voix et nous entonnâmes notre top 50 de la chanson paillarde avec en tête "Tout ça ne vaut pas" qui comporte un couplet sur la Reine d'Italie. C'est toujours dans ces instants que la magie de l'Ovalie se révèle car aux quatre coins du monde on trouve toujours un rugbyman prêt à chanter des chansons à la poésie toute bacchanale dont la gestuelle compense l'absence de sous-titres. L'ambiance montait crescendo quand soudain nous fûmes pris d'effroi. Nos Présidents respectifs devaient échanger des trophées souvenirs mais Christian voulut en profiter pour leur offrir les 40 cravattes Roc-Eclerc siglées VDQS qu'on cherche à refourguer depuis trois ans. Allait-il provoquer un incident diplomatique ? Suspens ! "Marci bocou !" s'exclamèrent en choeur nos hôtes. Un "ouf" de soulagement nous libéra, et la chorale redémarra de plus belle, Mauricio, le cuistot lançant en notre honneur une bien belle Marseillaise. Hélas pour nous, cette fois-ci, nous n'avions pas révisé le leur : nous nous rattraperons lorsqu'ils viendront chez nous. "Une grosse bite à Dudule" nous offrit l'occasion de nous racheter, suivie d'une chanson interminable des Romains. Une joute s'instaurant avec les transalpins, chacun se disputait le leadership en montant sur les tables "Volare" ! et "Tombare" sur Valou ; la purple-wife de Marco vira au rouge-vinasse. Le verre de Grappa qu'on venait de me servir ne résista pas non-plus aux chorégraphies de gondole de "O sole mio" et parfuma copieusement "Chérie-bibi", Chantal, qui ventila cette fragrance tout le reste du séjour. Lorsque 20h00 sonna, notre car sonna le rappel et nous dûmes prendre congés : comme à l'arrivée, un "corridor" et un tonnelet de vin blanc accompagna notre départ, les effusions corporelles nous rappelant au passage notre culture latine.

Le retour fut animé par Sandrine et Fériel, la première nous prouvant que le Biarrot est un anti-occitan qui lutte efficacement contre le vieillissement des VDQS et accessoirement sait tenir la dragée haute à l'Aviron Bayonnais,  la seconde troublant mon assoupissement afin que je profite des mille et une nuit à la mode algéroise.

Vers 20h45, le Madison était plongé dans la pénombre tandis que “L’annexe“ brillait de mille feux. Nous devions déposer nos sacs dans nos chambres, tandis que Valou et Chantal tentaient d’échapper aux carabiniers mis en alerte par leurs odeurs de fond de cuve.  Les filles voulaient néanmoins danser et donnèrent rendez-vous à la troupe vers 21h00 afin de poursuivre la fiesta dans les catacombes du Palazzo Péroni. A bout de force, je repensais aux consignes du président : Culture, sport et sobriété. Comment allais-je faire pour me cultiver le lendemain si une bonne nuit réparatrice ne venait à mon secours ? C’est à cet instant que je m’endormis : « Ave Plumard ! Dormituri te salutante ! »

J’eus néanmoins un bref compte rendu de chacun qui me permets dès à présent de vous conter la soirée. Une tournée de thé et de lait aux fraises fut servie tandis que tambourinait la musique techno dans les sous-sols de l’annexe. Le groupe manifesta son mécontentement et demanda qu’on  mit “Les quatre saisons“ de Vivaldi (à ne pas confondre avec les 4 corruptions de Vivendi), afin que la culture puisse trouver sa place à table. Après un rapide diaporama de Christian sur l’histoire de Marc Aurèle et les dangers cutanés du soleil sur la levrette du Péloponnèse, Jean Claude Chauvin tout droit venu de Tunisie lança un débat sur l’évolution de la barbe au court des siècles, discussion virulente, certains opposant la bonhomie de la barbe du père noël à celle terrifiante de ben Laden. Xabi, Paris et Koxe, écrasés dans un coin, malgré une souplesse restreinte, rongeaient leurs freins et mirent fin à l’échange trop intellectuel à leur gout : « Faites péter la Péroni ! » Aussitôt, l’atmosphère surchauffa, la musique changea et la fiesta débuta. “Lice“, petit nom de la femme de Laurent (Shubaka), put ainsi apprécier l’énergie festive des VDQS qu’elle découvrit alors. Curieusement, ce soir-là aucun couple ne partit se coucher prématurément.

3ème jour  Dimanche 3 Février

6h30. Personne au petit dèj. 7h00 toujours rien. C’est à 7h30 que je pus enfin reconnaitre des visages connus, Bibi et Chantal, déjà parés pour leur excursion. Pour ma part j’entrainai Nadia Chauvin, Alphonse (JC), ayant quelques difficultés de réveil tant son rôle d’animateur l’avait épuisé la veille.

Bras dessus, bras dessous nous partîmes errer dans les ruines et derrière le parlement où se trouve une reproduction de la célèbre sculpture de Remus et Romulus tétant la louve. Cette vision nous donna aussitôt une envie crémeuse de capuccino que nous dégustâmes avec délice Campo Fiori. 10h00 approchant, quelques silhouettes VDQS firent une apparition fantomatique. La crème du Cappuccino était épaisse et onctueuse ; c’est à cet instant que Bride et Lice vinrent se joindre à nous, suivis de prêt par le Sanglier que la soif en ces lieux attirait. Après cette détente caféinée nous prîmes la direction du Palazzo Farnese, Ambassade de France, situé 100m plus loin. Le groupe était à l’heure, le planning ayant été volontairement truqué d’une demi-heure. C’est là que nous attendaient les caméras de France 2 impatientes de recueillir nos analyses rugbystiques et sociologiques. Très inspiré, le journaliste vit en Jérôme Couton l’interlocuteur idéal : « …je pense à ce sujet que la fulgurance trans-rationnelle d’un jeu trop stoïcien peut par une poussée collective carpe-diemique  augurer des chances tridimensionnelles de concrétiser en déstabilisant l’adversaire… » Le journaliste lui-même déstabilisé chercha alors un autre supporter plus accessible, Alain Tiret : « …ben c’est difficile à dire, les joueurs de Toulouse, ma ville natale, sont pas mal en 3ème ligne, mais je regarde surtout les joueurs de Toulon et quand je vais déménager à Clermont-Ferrand…Comprenez-moi, à Toulouse on me pète le bras, à Toulon on me pète ma voiture et à Rueil , ils me pètent les couilles, je sais plus où habiter moi !...En plus tout le monde me parle de l’émir du Cathare, et c’est le seul mec de la région que je connais pas…» Sensible au mal-être du supporter à l’accent chaleureux, le journaliste se dirigea alors vers Paule Hélène bien décidé à lui tirer les vers du nez. Hélas encore pour lui il ne réussit qu’à lui retirer les verres de la bouche et l’incohérence de ses propos ne permit point d’exploiter les rushs. Seul Ronan et son casque Gaulois criant « Ils sont où les italiens ? » sembla retenir l’attention des caméras. Après une photo de groupe, nous pénétrâmes dans le Palais Farnese et dans un charmant jardin Sonia commença à piquer des oranges tombées de l’arbre.  Une jolie femme vint enfin nous chercher pour nous commenter la visite et nous fûmes persuadés que c’était l’ambassadrice de France : Phiphi sortit alors ses Ferrero Roche d’or et les offrit en présent. Personnellement j’ai été très vexé par cette belle femme : ce n’est pas parce que nous sommes rugbymen qu’on est des crétins incultes ! Elle commence par nous dire que l’escalier est conçu pour les chevaux et pourquoi pas pour le Dromadaire de François Hollande ! Les marches sont tout juste assez longues pour un poney ! Ensuite on va dans une salle des gardes avec un plafond en bois où c’est impossible de nettoyer les toiles d’araignées ; une statue d’un sculpteur Grec, un certain Glykon est censée dater de l’antiquité et représenter Hercule alors qu’on a tous reconnu le modèle : Daniel Amand ! D’ailleurs ce dernier nous avoua par la suite qu’il avait rencontré l’artiste en 1975 dans un ashram non loin de Saint Affrique, “Dave“ l’ayant abandonné pour faire la manche à St Tropez. Lautrec confirma, preuve que c’est un faux. Ensuite on va dans un bureau où on surprend un gardien de 2m en train d’éplucher la presse sportive les pieds posés sur les dossiers de l’ambassadeur ; le gars nous dit bonjour, il se fait passer pour “Son excellence“ alors qu’il masque à peine son accent italien. Pas gêné pour un clou, il nous montre les peintures murales sensée représenter les exploits militaires de la famille Farnese dans les troupes papales et nous raconte que l’un deux est devenu pape, Paul III, un peu comme si Michel Boutet devenait président ! Bref le mec se fout de nous, l’ambassadeur étant au ski comme tous les dimanches ! Sans le moindre scrupule, le gars récupère ni vu ni connu le maillot VDQS qu’on lui offre et prend congés. La visite se poursuit et là, la gonzesse qui n’y connait rien, nous dit que c’est une peinture de Cadarache. Démystifiée ! A Cadarache il n’y a ni Leroy merlin, ni Castorama, y’a juste une centrale Nucléaire, Tic qui bosse à EDF est formel. En plus j’ai appelé Valérie D’Amido, je lui ai montré les photos des plafonds, elle m’a dit que c’est pas du tout tendance et que même à la Foirefouille on ne vend plus ces posters ! Les 16 métamorphoses d’Ovide ! J’ai fait une fiche de lecture avec mon fils deux semaines avant, moi aussi je peux raconter n’importe quoi ! Je suis sûr que si son gamin avait lu “Le petit prince“, elle nous aurait dit que le renard dans le coin, la rose ont été peintes par St Exupéry ! En tout cas cette visite a confirmé une chose : Torticolis est un mot italien ! On a fini sur une terrasse, le soleil tapait, tous les petits couples en ont profité pour se bécoter et se photographier. Pistounette et quelques ménagères averties en profitèrent pour piquer quelques citrons sur les arbrisseaux. C’est alors que le Pseudo-Ambassadeur revint nous voir avec sa fille, jeune rugbywoman. Christian, seul idiot à ne pas avoir détecté la duperie du géant, lance alors sa grande citation : « Quand on est enfant, le rugby nous aide à devenir des hommes et quand nous sommes devenus des hommes, le rugby nous aide à rester des enfants ! ». L’éloquence du savoyard n’ayant pas été perçue par tout le monde, le téléphone arabe transforma le mot d’auteur en une tout autre phrase : « Quand j’étais enfant au rugby, j’ai connu des hommes, et maintenant que j’en suis un, moi aussi je suis pédophile ! » et nous mîmes sur le compte de “cette sordide confidence“ l’absence de cocktail à l’issue de notre visite.  Au moment de quitter ce beau Palais nous apprîmes enfin que notre accompagnatrice était elle aussi une usurpatrice ! « Non ce n’est pas l’ambassadrice ! Rends-nous les chocolats, Salope ! » On ne peut pas toujours être diplomate !

L’heure du repas approchant nous décidâmes de sonner la dispersion. Plusieurs petits groupes prirent la route du centre, tandis que je décidais de rester avec le gros des troupes pour découvrir la rive gauche du Tibre qui a la réputation de regorger de bons petits restos. Comme il faisait chaud nous nous posâmes en terrasse d’une charmante trattoria, provoquant un vent de panique chez les serveurs et une satisfaction manifeste du patron. Deux menus proposés nous convenaient : 13.5euros “Carne“, 15 euros “Pescatore“. Il nous fallut pas loin de 15 minutes et une bonne douzaine de levées de mains pour qu’enfin le jeune serveur réussisse à lancer la commande. L’opération orchestrée de main de maître par Xabi, prit fin lorsqu’au lieu de lever la main on leva le coude. Au départ notre vœu de sobriété était réel, mais Christian constata que la boisson était incluse dans le menu et que jeter du vin à Rome, si prêt de Benoit Sixteen, risquait de lui valoir l’excommunication ! Pouvait-il ainsi relancer une guerre de religion ! Le pacifisme de l’ex-Hippie l’emporta une nouvelle fois ce qui offrit à Lecam l’occasion de trouver à Xabi un point commun avec la Porsche Cayenne : la consommation en ville. Tandis que Pymette et Pym se miraient tendrement, Xabi, le 4 X 4 basque,  eut la bonne idée de chambrer un italien attablé à côté de nous, le Romain exhibant une montre énorme. Aussitôt je lui emboitai le pas et nous commençâmes à rigoler à propos de sa copine : « C’est sa mère ou une Cougar ? » « Gigolo, c’est un mot italien » « Tu crois que c’est elle qui lui a offert l’horloge qu’il a au poignet ? » quand soudain le mec se tourne vers nous : «  Il est à 16h00 le match ? ». Malgré tout l’incident ne provoqua pas d’embrouille. Alors nous nous tournâmes vers Paule Hélène afin de savoir pourquoi elle avait répondu à France 2 et elle nous répondit aussi sec : « Il m’a tendu son gros truc poilu et j’ai pas eu le choix ! ». C’est alors que les SMS sonnèrent de toutes parts, nous venions de passer au JT de France 2. Le repas s’acheva par une remise de cadeaux aux organisateurs du voyage Sandrine, Phiphi et Chrichri le péruvien (il avait osé remettre son bonnet de l’équipe de France, tricoté en poil de Labrador teinté au bleu de méthylène, par un pécheur grec au chômage dans les îles Cyclades).

Le bus nous emmena au stade Olympico vers 15h00. A la queue des toilettes nous eûmes la joie de retrouver à nouveau Pascalou, seul bonheur de cette après midi rugbystiquement désastreuse. A 8 minutes de la fin, Phiphi et Sandrine nous dirent au revoir…Premier départ ! Les bus et tramway étant inaccessibles, nous rentrâmes à pied jusqu’à la place Popolo où se déroulait le Canarval de Rome. Là je retrouvai un ami d’enfance que je n’avais plus vu depuis très longtemps et j’abandonnai l’équipe à un repas marqué par la tristesse de la défaite et l’absence de… MOI !

Lorsque je retrouvais enfin les survivants vers minuit à l’annexe, la fatigue de tous se faisait sentir. Ainsi, je découvris que Cauet et Avatar commençaient à caler sur la Péroni.

4ème jour Lundi 4 février

Il ne nous restait plus qu’une demi-journée dans cette sublime ville et j’avais encore deux missions à accomplir : aller au Vatican pour ne pas me faire insulter par ma mère, et aller au marché pour ne pas me faire déchiqueter par ma femme et mes enfants, lesquels, à chaque coup de fil, jalousaient tout ce que je pouvais manger sur place. Je pensais retrouver à St Pierre bon nombre de VDQS mais curieusement on s’est tous croisés sans se voir, les lieux étant vastes comme Versailles. La Basilique est vraiment extraordinaire d’un point de vue artistique mais l’opulence des lieux est quelque peu embarrassante. On ne peut y oublier que le Vatican est un Etat, une sorte de Monarchie comme l’Angleterre, à la différence près que Benoit XVI n’a pas à gérer les frasques sexuelles de sa descendance dans les Tabloïds. Sur les recommandations de Corletto, The Green Guide, je conclus ma visite  par l’ascension de la coupole, pour une vue unique de la capitale. Si la richesse du Vatican est une évidence, cette visite en est l’explication : monter au ciel coûte en effet  7 euros auquel il faut ensuite ajouter 231 marches : autant dire qu’un pauvre handicapé a plus vite fait de se jeter dans le Tibre ou de se convertir à une autre religion.

Je repris le chemin de l’hôtel en passant Campo de Fiori pour acheter pas loin de 5 kg de fromage, saucissons et autres viandes séchées. Après deux heures d’errances, je retrouvai la bande du deuxième avion et le cœur gros nous prîmes le train pour l’aéroport de Fiumincino. Le trajet fut marqué par le passage fort sympathique d’un contrôleur qui piqua 5 euros d’amende à Couton qui n’avait pas composté son billet. Pour ma part, un couple de fans français, des bretons de Kermazout-sur-mer, me reconnut et m’importuna pour avoir un autographe.

Comme à l’aller, Ronan portait sa genouillère métallique, préféra la retirer avant le portique et se mit en slip  dans l’aérogare provoquant l’émotion à peine voilée d’une carmélite qui l’était intégralement. Didier repassa le contrôle sans encombre avec ses munitions de chasses ; on se sentait en sécurité. Notre petit groupe, s’installa une dernière fois à la cafétéria tandis que Christine Lautrec et Pistounette faisaient roussir la puce de leur carte bleue au Duty-free. Cette dernière nous rejoignit toute fière de ses dépenses : Dolce Gabana et Gucci pour elle-même, Spaghettis Panzzani pour sa belle mère qui gardait ses gosses depuis 4 jours. C’est l’intention qui compte parait-il ! Et quand il s’agit de faire plaisir, quoi de mieux que les Pâtes au Pistou ?!

Le lendemain Pymette lança la longue litanie des lamentations post-week-end-VDQS, reprenant pour intituler son mail l’épitaphe de Jean-Luc Delarue : Snif ! Alors que nous reste t’il de cette aventure ? Une cité Antique, une rencontre héroïque, un match de l’équipe de France pathétique et des fiestas épathiques. Culture, Sport et Sobriété, Christian avait échoué sur ce troisième point et injustement tout le monde le Charia. Alors que Mardi à 7h00 il prenait l’avion pour Bagdad, il savait que L’Irak-Rugby ne resterait qu’un rêve d’ancien Hippie.

La Veuve