Victoire 2 à 0

Après la tournée triomphale des VDQS en Italie, ceux qui n'avaient pas été sélectionnés rongeaient leur frein et avaient hâte de croiser le fer à leur tour. En ce vendredi soir, la venue de Mantes allait leur donner l'occasion de passer le Rugbycon affrontant au passage les eaux saumâtres des terrains du fond.

16 mantois, une trentaine de Rueillois, Manu dut répartir les effectifs afin de faire jouer tout le monde et décida de faire jouer "La réserve" en premier. Christian se sacrifia à nouveau pour arbitrer la rencontre et celui qu'on surnomme Call Of Duty depuis son safari à Bagdad, eut fort à faire au milieu des hurlements.

La première mi-temps fut lamentable au niveau des attaques. En revanche, l'agressivité défensive était au rendez vous. La nuit, la gadoue, des rucks agressifs, des fautes de toutes parts, les esprits s'échauffaient à mesure que la température chutait. La charnière Marco-Fabiao-Lavergno nous chantaient les tubes de "LES TROIS TENORS" : "Volare, Conare" "l'Aventi c'est l'aventi" "Lachate mi la grappa". Rien ne passait, pas même les charges du Sanglier Cairotte pourtant très à son aise dans ce bourbier nauséabond. Après maintes tentatives de percées au centre et de sollicitations de Reproductor, alias Tic, Alias Guillaume Billion, l'adversaire fut surpris de voir la balle circuler au large. Très inspiré, Corletto, notre soprano, écarta par une splendide "Sautée 2", créant le surnombre, avant de réaliser qu'Andréa Botticcelli (Cauet) en était le destinataire : Aventi ! Remplaçant Maloménix, je fis mon entrée et compris très vite que l'ambiance sur le terrain était tendue, les discussions virulentes et l'envie de se mettre sur la gueule imminente. Tout le monde était mauvais de part et d'autre et comme toujours dans ces cas là, l'arbitre fait office de bouc émissaire, chose qui n'effrayait pas notre bon président que la fréquentation intime de légionnaires dans les déserts pétrolifères avait tôt fait de dépuceler.    0-0 à la mi-temps.

Après s'être bien refroidi sur la touche, l'équipe A fit son entrée dans une atmosphère morose. Alors pour mettre un peu de fun, je décidai sur un regroupement de chopper le demi-de-mêlée adverse à la seconde où il attraperait le ballon pour écarter ; je fis un plongeon au dessus du paquet, digne de passer dans Splash (TF1) mais mon timing étant mauvais Christian siffla, insensible à mon humour rugbystique.  "C'est fini les conneries, la Veuve !". Ca ne rigolait pas ! Pourtant nous voulions tous "rester des enfants grâce au Rugby" et nous amuser. La rigueur se maria alors avec la fantaisie et nous nous mîmes à garder la main sur le ballon. Départs, fixations, contres en touche, replacements, les VDQS étaient partout jusqu'à l'essai de la libération du Dr.Godard, sorti de la clandestinité à cette occasion. Alors me direz-vous qu'est-ce qu'une fixation ? Une fixation, c'est un grand moment de solitude, cet instant où un avant va péter comme un bourrin contre plusieurs adversaires, les force par la-même à se regrouper autour de lui, s'écrase comme une grosse merde à terre pour être sûr que le ballon restera dans son camp et que ses partenaires arriveront à temps : à cet instant l'avant en question sert de matelas et de tapis brosse à une joute de poussées entre 8 à 10 mecs de 100 kg minimum. Après 4 fixations que j'avais initiées, je décidai d'écouter mes côtes, ma main et mes chevilles et de laisser discrètement ma place à un autre martyr de la cause VDQS. C'est alors qu'intervint le second essai VDQS : "Putain c'est ce con de La Veuve qui a marqué"  "C'est pas lui !" "Si c'est lui, là bas le naze hypocondriaque avec le casque !" ; "Non c'est pas lui ! C'est Laurent Nègre» "Mais si !", "Non !" concluais-je avant que Botticcelli, Corletto, L'Estrade et le Sanglier ne se retournent pour conclure en choeur "On se disait aussi !".

2-0 Score final.

La troisième mi-temps fut relativement calme. Kaïs avait préparé des Kébab pour les séniors et l'équipe de Rugby Féminine venue les rejoindre pour festoyer et nous les observions avec envie. Y'a pas à dire, les filles savent mettre de l'ambiance ! Alors la mélancolie nous envahit ! Les Souvenirs avec nos femmes en Irlande, en Espagne, en Italie, revenant tandis que nous sucions des brochettes de moules.  Une chanson, un plat, un café et l'addition. Finalement nos compagnes seraient-elles des Mantes religieuses qu'on ne sache plus s'amuser sans elles ?