Malgré l'arrivée tardive de la plupart des troupes, Manu nous avait concocté une séance vidéo. Et ouais, c'est ça le rugby moderne. Ce qui fait que tout doucement, ça nous a porté à plus de 3h00 du matin. Seb était en croix depuis un moment déjà. Arrivé dans l'après midi, il s'était lancé aussitôt dans la découverte des spécialités locales. Et c'est certainement le goût iodé de certains produits qui l'avait dérangé...

Puis chacun a rejoint sa couche, pour s'installer le plus confortablement possible afin de récupérer un peu avant la longue journée qui se profilait.

Hélas, si on nous parle beaucoup en ce moment du bruyant vuvuzela, que dire alors du beaudouzela ?

Pour les malheureux qui étaient dans la même pièce, le calvaire a commencé dès que la lumière fût éteinte. A croire que le brave Olivier était relié électriquement à l'interrupteur ! Un ronflement inhumain. Parmi ceux qui étaient à côté, qui n'a pas eu une envie de meurtre ? L'étouffer avec un coussin, l'étrangler avec un lacet de chaussure...

Papykaxu qui craignait peut-être de craquer et de commettre l'irréparable, a préféré quitter la pièce. Enfin, beaucoup plus tard, le bruit a cessé... une poignée de minutes avant le lever du jour. Pour se reposer, c'était mort !

Heureusement on s'est consolé avec un petit déj. réparateur. Malgré quelques mines fripées et des regards de haine vers les frères Beaudou, car Stéphane avait pareillement parasité la chambre qu'il occupait.

Et puis on est parti au stade où l'on a retrouvé les amis bretons venus nous renforcer. Et là a commencé la grande entreprise en vue de nous déstabiliser. Nous nous dirigeons vers le vestiaire une première fois, où l'on nous dit de reprendre les voitures pour aller un peu plus loin. Là, le message est de retourner d'où nous venons. En voiture ou pas ? Au final, nous sommes retournés au premier vestiaire, MAIS nous avons rapporté nos affaires pour les laisser au bord du terrain ! Si ce n'est pas fait pour nous énerver ça...

Second coup de tonnerre, -on n'est pas loin de Brest ici-, on apprend qu'on va enchaîner deux matchs en suivant. Le tout sur un terrain en pente et sous un soleil comme les locaux n'en avaient pas vu depuis des décennies.

Et tout ça pour quoi ? Pour que les guest star du Stade Français puissent se préparer dans de bonnes conditions, eux ! Ces messieurs sont arrivés en blazer et mocassins à pompons pour reconnaître le terrain de leurs futurs exploits. Mais il leur fallait ensuite du temps pour s'échauffer.

On entame donc le tournoi en jouant contre les anciens de la Fac d'Orsay. Des mecs dans l'esprit folklo, avec un haka très impressionnant. C'est sans doute ce qui nous a tétanisé car très vite on s'est retrouvé mené 1-3. Mais un sursaut d'orgueil et le fait d'être à notre tour côté descendant nous permettaient de revenir à 3-3. Ouf !

Mais il fallait enchaîner une seconde rencontre, face aux locaux du Skrank. Et rapidement, nous menons 2-0, en déroulant un rugby assez sérieux. Malheureusement, dans les dernières minutes, -mais cela faisait quand même 1h20 qu'on jouait !-, un relâchement coupable nous amenait à concéder une nouvelle égalité, mettant Manu dans une colère noire. Le bougre nous le faisant savoir ouvertement.

On pouvait enfin se reposait un peu, sous un soleil de plus en plus de plomb. Et profiter du très beau spectacle proposé par les cadets locaux, menés par un éducateur hors pair, Pierre Dionis. Chapeau bas.

Frites, merguez, bières, mayonnaise, c'est vrai que ça n'aide pas vraiment pour la récupération du sportif. Ce qui explique que Manu a du hausser un peu le ton pour notre échauffement avant le troisième match, face au Stade Français.

Jusqu'à présent les anciens du Stade s'étaient promenés, gagnant leur match assez facilement, bien aidés il est vrai par une flopée de bons jeunes dans leurs rangs. L'esprit folklo sûrement...

Le Manu a donc pris les choses en mains. Cependant, l'échauffement ressemblait quand même plus à la retraite de Russie qu'à autre chose. Puis vînt le coup d'envoi. Miracle, ce fût la métamorphose des cloportes ! Le genre de match que notre Président va longtemps regretter de ne pas avoir joué !

Ah, bien sûr, on était loin du chemin de Damas et de la conversion de Saint Paul ! Koxé rentrait au casque dans chaque regroupement ; Philippe Curnillon, se croyant sans doute sur Facebook, se faisait plein de nouveaux amis ; Patrick, le pote à Manu avec qui il avait joué à Arras, découpait tout ce qui se présentait et le reste de la VDQS était au diapason.

Bref, un match viril mais correct. Euh, en fait viril mais surtout viril. En face, les gars du SF se plaignaient sans arrêt à l'arbitre, trouvant inadmissible que l'adversaire ose leur contester les ballons. En première période, on les a maintenu dans leur 22 mètres. C'est dire s'ils l'avaient mauvaise...

En seconde période, malgré notre grosse volonté, on encaissait un essai un peu bêtement. Hélas, ce serait le seul marqué du match.

Au final, un carton rouge pour eux, un jaune pour nous et quelques gifles. Comme le dit Tof :  "La tension était palpable. Une ou deux minutes de plus et ça partait en cacahuète."

Malgré la défaite, Manu était aux anges !

Voilà pour l'aspect sportif. On peut adresser un grand merci à ceux qui ont rejoint la VDQS sur le terrain : Les Bretons (Fabrice, Hervé, Joël, Eric et Pascal), Arnaud (frère de Thibaut de la Celle) et Patrick, le pote à Manu, 60 ans au compteur mais en paraissant 40 de moins sur le pré ! Sans oublier bien sûr ceux qui sont déjà encartés chez nous et qui deviendront bientôt des VDQS à part entière: les frères Beaudou, Tof, Fred Boukara et Julien Massinon, fils de qui vous savez.

Avant la soirée organisée à Plouhinec, Pascalou nous avait convié à un premier apéro chez lui, histoire de souder le groupe avant la nuit. Une réception de premier ordre, chez celui que les gueux du Magouër appellent respectueusement Monsieur L'Ambassadeur, en baissant les yeux et en triturant les bords de leur chapeau entre leurs mains crasseuses. C'est vrai que Monsieur l'Ambassadeur sait recevoir. Pas trop de Ferrero Rocher pour cette fois-là, mais pour ce qui est du liquide, il y avait le choix !

Ceci-dit, après la visite de ses "amis" de la VDQS, la réputation de Monsieur l'Ambassadeur pourrait bien en prendre un coup. Quand par exemple, à poils, à 3h00 du matin, ils ont chantés des cantiques devant sa maison. M'étonnerait pas que le grand Pascalou soit reconduit à la sortie de la ville, avec le goudron et les plumes...

La soirée. On s'y est tout de suite sentit à l'aise. Et là aussi, on a plutôt fourni une prestation de haut rang. Après notre match face au SF, on ne pouvait que recevoir le Trophée de la boîte à gifles. Mais c'est toujours sympa d'être récompensé...

Et on a commencé à enquiller les chansons, relayé de temps en temps par les cadets locaux, décidément aussi bons sur le terrain qu'à table. Fabrice, -le frère de Christophe Corlay-, et son accordéon ont mené tout ça d'une main de maître. Chansons du crû, chansons de gestes, bien secondés par les gars d'Orsay, mais aussi les traditionnelles de la VDQS.

Vous le savez, notre répertoire est inépuisable. Entre autres, "La fille du bédouin" sur scène, "La p'tite Huguette", version english avec Ronan debout sur la table et gestes explicites en direction de la table du SF et, grand moment, "Singing in the rain" mené par un Barquiss déchaîné, prestation qui a fait levé les foules. Tof a entendu des "cadres" du SF dire : "Ce sont des voyous, mais qu'est ce qu'ils chantent bien !" A côté de ça, le SF a aussi participé à l'ambiance. Si, si... Un gars est venu interprété "Jésus revient",  la chanson de "La vie est un long fleuve tranquille".

Mais ce n'était pas fini. A l'initiative de Pascal, l'ami de Christophe Corlay, un combat de sumo a été organisé. Epique ! D'un côté, le Pascal, champion de monde de Bretagne Nord et breton de métier. Ca peut vous sembler bizarre comme CV, mais c'est la vérité. Le bonhomme est une crème. De l'autre côté, l'adversaire avait pour nom Olivier Beaudou. Ca s'est terminé par une égalité, mais le mieux est d'aller sur le site où la vidéo est en ligne. M6 va sûrement les contacter bientôt...

Les mecs d'Orsay, -d'accord pour jouer avec nous un de ces soirs et passer un bon moment-, étaient ravis de rire autant : "Vous êtes vraiment des champions du monde". Quant à ceux du SF, ils étaient partis depuis longtemps.

De retour au Magouër, après encore quelques verres, il était enfin temps de dormir un peu. Un complot général permettait de réunir les frères Beaudou dans la même pièce et là, miracle ! Tel les couples de colibris quand ils sont réunis, ils n'ont plus fait de bruits. Hein ? Le colibri ce n'est pas un bon exemple ?

Tout le monde a pris un peu de repos. Au réveil, grand soleil. Ronan a voulu encore faire le show. Il est allé faire quelques brasses dans l'eau et en est ressorti façon Dominique de Villepin, le maillot de bain collé au corps. Bon, l'auditoire n'était pas le même. Ici pas de paparazzi, seule une vieille dame qui revenait avec son pain sous le bras.

Un peu d'humilité pour ce prétentieux de Ronan...

Pour les moins sportifs, c'est-à-dire le reste de la troupe, une petite promenade avant un repas sur la terrasse, sous le soleil. Difficile de se plaindre ! Tout était parfait, jusqu'à la qualité et la cuisson des côtes de boeuf. Le boucher avait prévenu Pascalou :  "Vous verrez, vous ne serez pas déçu". C'est aussi ce qu'a dû dire le même Pascalou pour répondre à l'invitation des organisateurs du tournoi...

Tout a une fin et comme dit l'adorable Papykaxu, expert en langue celte :  "Heineken Avo"

Un grand merci aux Massinon, père et fils, pour ce week-end enchanteur. Des seigneurs.

Merci aux excellentes "pièces rapportées". On espère que la VDQS vous a plu.