Victoire 7 à 2

En ce samedi 30 mai 2014, le RCT avait demandé de préparer sa finale du Top 14 au Stade du Parc. Le refus fut immédiat car était déjà programmé un événement planétaire, la finale de “Master Chef“ ; les VDQS aiguisaient déjà leurs couteaux, nul trouble ne pouvait être admis.

Plusieurs grands chefs devaient juger l’épreuve. Un Basque, Xavi, chef cinq étoiles du célèbre restaurant “Tahinlipourmoi“, Guy Paris, “Kiravi d’or“2013, connu pour son plat  “la langue de mouton marinée aux 3 alcools “ et bien sûr le maître parmi les maîtres, celui qui a ouvert 50 restaurants dans le monde, le Michelin des Alpes, Christian Reblochon. Les trois hommes se réunirent la veille de la finale afin de décider du thème de l’épreuve. Les débats durèrent une nuit entière et quelques hectolitres plus tard le choix fut fait : «  Le poulet de Bresse et ses oeufs ».

L’émission devait débuter à 11h00 mais les ingrédients tardaient à arriver sur le plateau. Les candidats VDQS restaient calmes tentant d’extorquer quelques conseils auprès des chefs étoilés. Mais la vie de ces Mozart des fourneaux n’est pas toute rose et ils partagèrent leurs états d’âme. Ainsi Christian Reblochon qui venait d’inaugurer une charcuterie à Dubaï et un restaurant de Fruits de mer à Tel Aviv,  nous confia que cette année il était “plus souvent à l’extérieur qu’à l’intérieur“ et que sa femme s’en plaignait. Fred Lavergne, qui avait surpris le Jury en demi-finale avec son dessert “L’orange Davidson“, un fruit déconfit à l’huile de pépins californiens, nous prodigua quelques trucs pour lutter contre les maux de pieds en cuisine : des talonnettes ! Mais trêve de blabla, il fallait aller au vestiaire enfiler les tabliers.

Les Candidats VDQS s’échauffèrent et ce n’est qu’à 11h30 qu’arrivèrent les ingrédients. 11 volatiles nous étaient livrés ! Stupeur ! Le fournisseur nous aurait-il floués ? « C’est du poulet d’élevage élevé en plein air, entièrement bio, 480 mois de croissance minimum et le must…. Mariné durant plus de 18h00 à la Guinness ! ». « Bon, ils sont un peu déplumés, mais on va faire avec ! » conclut Christian Reblochon. Pour parer à ce manque, on décida de sortir des frigos quelques uns de nos gallinacés issus de la ferme du Mont Valérien. Nous trouvâmes un vieux coq et son poussin de la race des “Manacq à crête bleue“ ; un poulet breton, “Le Pym de kerastase“, variété agressive très recherchée pour les combats en Thaïlande et ses graisses tonifiantes en cosmétique ; un autre spécimen Breton, “Le Fofayann de Plougastro“, appelé aussi “La courante“ car d’un coup il part tout droit comme s’il avait une urgence ; et enfin nous trouvâmes une poule d’eau bien dodue attrapée en forêt truffée de plombs de chasse “le Didou cendré“. Le compte n’y était toujours pas quand nous entendîmes caqueter près du banc de touche. Un vieux poulet reproducteur, “Un amant argenté“ dont le nom scientifique est “Prolixis Cassus Scrutum“ (traduction : celui qui parle beaucoup casse les couilles), fut finalement sélectionné.

Le concours de cuisine commença mal. Au bout cinq minutes à peine, les VQDS ne réussirent pas à maitriser les bestiaux, lesquels vinrent pondre dans l’arrière cuisine. A la manoeuve, se prenant pour un demi-ailé, Al Manach fut ovationné par la bassecour !

Humiliés les marmitons VDQS s’organisèrent pour maitriser les volatiles et leur volèrent dans les plumes. 13 minutes à mijoter et Chouchou sort du four un œuf qu’il transmet à un Etienne, lequel présente son plat au Jury : “Une Poule Popot“. Premier essai.

Une Minute après c’est à Freddy de présenter son essai assisté au service par Corletto qui feinta de le servir lui-même.

Le public était en liesse d’autant que le service était élégant et l’enchaînement des plats rapide. A la 20ème minute c’est à Marou de nous servir sa spécialité : « Le poulet Rory Kockott » qui consiste à ébouillanter la volaille dans des bains successifs de légumes inertes et ce durant une minute afin de la saisir. Un coup à droite, à gauche, en avant, en arrière et à la fin quand la peau est toute mole on y plonge un œuf dur. Cuisine de virtuose et essai.

La pression montait et Christophe Blanchot tenta sur un regroupement de vider un poulet à terre, qui serrait fort un œuf contre lui. L’animal caquetait, caquetait : “L’amant argenté“ poussait des cris stridents qui alertèrent le président du Jury, Christian Reblochon. Ce dernier encore fatigué de ses agapes nocturnes arriva tardivement, pénalisa le jeune cuisto et prit fait et cause pour le gallinacé, jugeant que Christophe faisait acte de maltraitance animale.

C’est à midi pile, qu’un drame se déroula en cuisine. Le Jeune Florian Hannequin, grand espoir de cette finale  issu des qualifications, sort du four son plat qu’il court présenter au jury. Il traverse tout le jardin du restaurant à grandes enjambées, il a mis des gants mais la chaleur est intense quand soudain, sentant que le poussin “Manacq à crête bleue“ le poursuit, il renverse son plat, tout seul…

Trois minutes après, Corletto nous servit royalement sa spécialité : « l’œuf au chouchen », un œuf poché au bouillon de poulet et servi chaud aussitôt sorti de son bain.

Nous étions sur le point d’arriver à la coupure publicitaire lorsqu’un nouvel incident ou plutôt accident survint. Etienne qui préparait une attaque de l’aile fut attaqué par le virevoltant poussin « Manacq à crête bleue » qui depuis le début de l’épreuve perturbait les cuisines VDQS par ses offensives. Sur cette dernière attaque le vaillant poussin pulvérisa la cuisse d’Etienne et tomba lui-même à terre, foudroyé, l’aile paralysée. “L’aile ou la cuisse“, la comédie tourna au drame. Certains auraient désossé l’animal et joué avec son wish-bone, mais nous décidâmes d’appeler le vétérinaire, le jeune poulet pouvant encore être utile comme reproducteur. Aujourd’hui sauvé, nous avons hâte de le retrouver pour chanter au clair de lune.

Forfait pour l’épreuve, Etienne devint reporter en seconde partie d’émission.

Le “Prolixis Cassus Scrutum“ , “L’amant argenté“, est un animal robuste dont il faut se méfier. Dès la reprise il marque une nouvelle fois son territoire en déposant un œuf dans l’arrière cuisine VDQS.

Mais c’est sans compter sur la solidarité de la brigade VDQS. Maloménix vole un œuf aux Poulets Bressans (d’où l’expression « qui vole un œuf, est un bœuf »), il sert Freddy qui prend le trou poursuivit par le “Fofayann“ hors de lui. Freddy est soudain saisi par un dilemme car à son côté se présente ….Florian Hannequin. Allait-il à nouveau renverser le plat ? Dans sa grande mansuétude, Freddy décida de lui donner une nouvelle chance et “Le petit Quinquin“ put enfin présenter son essai culinaire au Jury.

Le jury se délectait de tous ces mets fabuleux. Il était temps pour Olivier Lestrade de nous surprendre. « J’ai tenté de revisiter un plat typique de la Louisiane, le Poulet à la Forest » expliqua t’il au jury, tout essoufflé après avoir couru comme un poulet perdu sur 30 m. Au même titre que François Hollande a redonné espoir aux gros de se taper des bonnes comme Julie Gayet, Olivier Lestrade a redonné à Papykachu l’espoir de Jouer Ailier. Merci à lui !

Marou aurait pu conclure ce concours égoïstement en fanfaronnant avec un deuxième essai culinaire. Mais que nenni ! Il offre la présentation à Banche Neige qui clôt le service par un Chicken-Apple pie sous les Flashs de son fils photographe officiel des VDQS.

Score final 7-2

La troisième mi-temps était annoncée par le président qui avait précisé “Buffet“ sur la convocation. Ambiance sympathique et discours chaleureux, il était temps pour nous de sortir la viande du 92, la viande du Racing, du poulet de chez METRO !

La Veuve